Etiqueta: Primera Guerra Carlista

  • Stendhal: sufrimiento de los españoles bajo el proteccionismo catalán, real cleptocracia, autenticidad española, Real Academia, afrancesados, terror del Conde de España, teatro, relación arriero-mulas, religiosidad

    [E]nfin, le lendemain vers midi nous avons aperçu la citadelle de Mont-Joui, qui domine Barcelone. A deux lieues de la ville, nous avons loué d’un jardinier une petite voiture à porter des legúmes; nous étions excédés de fatigue. C’est dans cet équipage que nous avons paru à la Rambla, joli boulevard situé au milieu de Barcelone. Là se trouve l’auberge de Cuatros Naciones …, où enfin nous avons trouvé un dîner [toda la comida en Mataró estaba estropeada por el uso de aceite rancio]: ce plaisir a été fort vif.

    Après dîner nous nous sommes occupés du visa de nos passeports; je veux partir demain pour retourner en France. Mes compagnons, vifs et résolus, et partant assez aimables, mais dont les allures me sont fort suspectes, ne me semblent pas plus curieux que moi de faire un long séjour à Barcelone.

    Au sortir de la police, qui nous a reçus avec un silence inquisitorial et de mauvais augure, nous sommes allés acheter des pâtés. J’ai acheté, d’un marchand italien, une bouteille d’huile de Lucques et un morceau de parmesan. Après quoi, délivré de tout souci, je me suit promené par la ville, jouissant du délicieux plaisir de voir ce que je n’avais jamais vu.

    Barcelone est, à ce que l’on dit, la plus belle ville d’Espagne après Cadix; elle ressemble à Milan; mais, au lieu d’être située au milieu d’une plaine parfaitement plate, elle est adossée au Mont-Joui. On ne voit point la mer, de Barcelona; cette mer, qui ennoblit tout, est cachée par les fortifications qui sont au bout de la Rambla.

    Je n’ose dire les réflexions politiques que j’ai faites pendant un séjour de vingt heures; et pourtant jamais je n’ai tant pensé.

    Parmi les cinq ou six légions de la garde nationale de Barcelona, il en est une composée d’ouvriers qui fait peur à toutes les autres. Quand les carlistes approchent, on se réconcilie avec cette légion qui porte des blouses et que l’on suppose capabale de faire le coup de fusil. Quand on n’a plus peur des carlistes on cherche querelle aux gens à blouses et on les accuse de jacobinisme. La légion énergique dit, pour sa défense, qu’elle suit les principes du célèbre Volney, auteur des Ruines. Volney, Raynal, Diderot et les autres auteurs un peu emphatiques à la mode en France lors de la prise de la Bastille, sont les oracles de l’Espagne.

    Il faut toutefois observer qu’à Barcelona on prêche la vertu la plus pure, l’utilité de tous, et qu’en même temps on veut avoir un privilége: contradiction plaisante.

    Les Catalans me semblent absolument dans le cas de messieurs les maîtres de forges de France. Ces messieurs veulent des lois justes, à l’exception de la loi de douane, qui doit être faite à leur guise. Les Catalans demandent que chaque Espagnol qui fait usage de toile de coton paye quatre francs par an, parce qu’il y a au monde une Catalogne.

    Il faut que l’Espagnol de Grenade, de Malaga ou de la Corogne n’achète pas les cotonnades anglaises, qui sont excellentes et qui coûtent un franc l’aune, par exemple, et se serve des cotonnades de Catalogne, fort inférieures, et qui coûtent trois francs l’aune. A cela près, ces gens-ci sont républicains au fond et grands admirateurs de Jean-Jacques Rousseau et du Contrat social; ils prétendent aimer ce qui est utile à tous et détestent les priviléges de la noblesse qu’ils n’ont pas, et qu’ils veulent continuer à jouir des priviléges du commerce, que leur turbulence avait extorqués jadis à la monarchie absolue. Les Catalans sont libéraux comme le poète Alfieri, qui était comte et détestait les rois, mais regardait comme sacrés les priviléges des comtes.

    Nos fabricants de fer de la Champagne et du Berry ont au moins un raisonnement à leur service: si vous recevez les excellents fers de Suède, le fer sera pour rien et les Suédois pourront acheter les vins de France, mais nos usines tomberont. Tous les trente ans il y a dix ans de guerre. Alors vous ne pourrez plus recevoir les fers de Suéde, et que deviendrez-vous?

    La Rambla m’a charmé; c’est un boulevard arrangé de façon que les promeneurs sont au milieu, entre deux lignes d’assez beaux arbres. Les voitures passent des deux côtés le long des maisons es sont séparées des arbres par deux petits murs de trois pieds de haut qui protégent les arbres.

    On ne parle que d’intervention; je trouve peu digne de la fierté espagnole de demander toujours la charité. Qui nous a aidés en 1793 et 1794? Toute l’Europe nous faisait une guerre acharnée. Un grand homme, Pitt, avait juré la perte de la France. Aucun roi ne fait la guerre à l’Espagne, et surtout il n’y a plus de grands hommes.

    En 1792, la France avait des hommes tels que Sieyès, Mirabeau et Danton. Ces deux derniers ont volé. Qu’importe? ils ont sauvé la patrie; ils ont faite ce qu’elle est. Sans eux nous serions peut-être comme la Pologne, et l’ordre régnerait à Paris (Allusion aux paroles prononcées à la Chambre des députés par le comte Sébastiani, ministre des affaires étrangères, à propos de la capitulation de Varsovie, qui avait eu lieu le 8 septembre 1831), de même qu’à Varsovie. L’Espagne serait heureuse d’avoir de tels hommes, dût-elle les payer deux millions chacun: ce n’est pas le quart de ce que ses rois ont volé chaque année.

    Supposons un général qui, depuis sept ans, eût gouverné Alger avec talent; qu’importerait qu’il eût volé sept millions?

    – Barcelone, le …. 1837 [sic].

    J’ai une inclination naturelle pour la nation espagnole; c’est ce qui m’a amené ici.

    Ces gens-là se battent depuis vingt-cinq ans pour obtenir une certaine chose qu’ils désirent. Ils ne se battent pas savamment; un dixième seulement de la nation se bat; mais, enfin, ce dixième se bat, non pour un salaire, mais pour obtenir un avantage moral. Chez les autres peuples, on voit des gens qui se battent pour obtenir des appointements ou des croix.

    J’aime encore l’Espagnol parce qu’il est type; il n’est copie de personne. Ce sera le dernier type existant en Europe.

    Tout ce qui est riche ou noble, en Italie, est une copie du grand seigneur français, tremblant toujours de ce qu’on dira de lui. Les grands seigneurs espagnols que nous avons entrevus à Paris ne sont pas copies. Chez eux je ne vois nullement le besoin d’être rassurés sur l’estime qu’ils se portent, et ils n’ont aucun souci de l’opinion des cent nigauds bien vêtus rassemblés chez l’ambassadeur voisin.

    Que ne fait pas au contraire le grand seigneur allemand ou italien: 1º pour pénétrer dans le salon de l’ambassade voisine; 2º pour y faire effet? L’Espagnol y vient plutôt comme curieux, pour voir ces singeries, puisqu’il est à Paris.

    Je brûlais d’aller voir le jardin de Valence. On me dit qu’il y a des moeurs singulières. Les artisans travaillent assis. Tous les samedis on peint en blanc l’intérieur des maisons avec de la chaux et les planchers en rouge.

    On m’assure, ce qui est bien autrement difficile à croire, que les Espagnols commencent à ne plus tant respecter les moines.

    Un mois après l’entrée des Français (1808), les moines prédirent que le jour de la Toussaint tous les Français seraient exterminés par le feu du ciel. Les bons Espagnols croyaient si fermement en cette prédiction, bien justifiée par tous les excès des Français, que lorsque, le jour de la Toussaint arrivé, elle ne s’accomplit pas, ils commencèrent à douter des moines.

    Étranges voleries dont on me fait le récit authentique, un chef volait l’autre. Haute probité du maréchal Saint-Cyr, du maréchal Suchet. Étonnante, incroyable bravoure des Français au siége de Tarragone, à la prise du fort Olive par M. Duchamp.

    La bataille de Vittoria n’a jamais existé, me disait ce soir le lieutenant-colonel P… On portait comme morts à cette bataille les hommes et les chevaux que quelques régiments se faisaient payer en sus de ce qui existait. Extrême incapacité du maréchal et du roi qui commandaient l’armée française à Vittoria. Ils ne défendirent pas le passage que jamais l’armée anglaise n’aurait osé forcer. Les troupes étaient affamées de rentrer en France; il eût fallu un caractère de fer, un autre maréchal Davoust pour les empêcher de quitter l’Espagne en courant. Tout cela m’a été raconté avec l’accent et l’enthousiasme de la vérité; mais je n’ai été témoin d’aucun de ces faits.

    Cet Espagnol, qui garde un silence farouche depuis le commencement de la soirée, disait-on ce soir aux Cuatro Naciones, se repaît, dans l’intérieur de son âme, des chimères les plus ravissantes.

    Remarquez bien ceci: ce n’est pas la réalité, c’est son imagination qui se charge de les lui fournir. Il résulte de là que, dans les moments de passion, la lorgnette du raisonnement est entièrement troublée; il ne peut plus apercevoir rien de ce qui exist réellement. Beaucoup d’Espagnols sont de bonne foi dans leur prétention de caste et de rang. Tel est évidemment pour moi don Eugenio (on prononce Eou-Kénio), le plus aimable de mes compagnons de voyage.

    Il me dit que l’Académie de langue espagnole s’est appliquée constamment à rapprocher l’orthographe et la prononciation. L’Académie française a fait le contraire et en est toute fière. Pour moi, toutes les fois que je vois une femme faire des fautes d’orthographe, je trouve que c’est l’Académie qui est ridicule. Le meilleur administrateur que j’aie vu dans mon voyage, homme d’un esprit supérieur et profondément occupé du fond des choses, cherche souvent ses mots après avoir fini sa lettre. C’est qu’il pense aux choses plus qu’à la forme baroque. Que de temps perdu! L’usage s’est laissé guider par le pédantisme d’une société, dans le sein de laquelle les gens d’esprit, les Duclos, les Voltaire, n’ont pas la parole.

    M. Sutto nous disait au souper des Cuatros Naciones:

    – Hier, j’étais assis à côté de madame Alber (Anglaise); j’ai été obligé de changer de place, tant son langage était vulgaire; je n’ai pu surmonter mon dégoût.

    – Ce qui nous déplaît le plus dans la ville oû nous sommes nés, dit M. Ipol, jeune philosophe, c’est ce langage vulgaire qui annonce des manières et des sentiments bas, et c’est précisément ce langage du peuple qui nous plaît le plus à l’étranger. Il est près de la nature, il est énergique, et la vulgarité que nous ne voyons pas ne peut nous empêcher d’être sensibles à ce premier mérite de toute langue poétique. A Barcelone, un arieros (muletier) m’enchante par son langage, sa personne me plaît; c’est un grand garçon, fort, vigoureux, rempli d’une énergie sauvage, dont la vue réjouit l’âme. A côté de lui, qu’est-ce qu’un grand d’Espagne? Un petit homme, haut de quatre pieds dix pouces, qui vous répète des articles de journaux sur les avantages d la liberté, se regarde attentivement dans toutes les glaces qu’il rencontre, et croit être un Parisien, parce qu’il est abonné au journal des modes. Eh! monsieur, avant tout, soyez Espagnol!

    A Barcelone, le grand problème était de rentrer en France. Tout calcul fait, nous avons osé prendre une voiture attelée de mules. Mes sept compagnons m’ont l’air de gens qui émigrent. On émigrerait à moins. La vie, en Espagne, est fort désagréable, et cet état de choses peut fort bien durer vingt ou trente ans encore.

    Plusieurs de mes compagnons ressemblent tout à fait à don Quichotte; c’est la même loyauté et la même absence de raison, dès qu’on arrive à certains articles. Les cordes qu’il ne faut pas toucher, c’est la religion out les priviléges de la noblesse. Ces messieurs me prouvent sans cesse, avec beaucoup d’esprit et une vivacité charmante, que les priviléges de la nobles sont utiles au peuple. Ce qui fait que je les aime, c’est qu’ils le croient.

    L’un d’eux a eu une dispute avec les autres, parce qu’il m’a dit: «Le peuple espagnol, au fond, n’est enthousiaste ni du gouvernement des deux chambres, ni de don Carlos; je n’en veux pour preuve que la course de Gomez, qui, avec quatre pauvres mille hommes, a traversé toute l’Espagne, de Cadix à Vittoria. Si l’Espagne avait été libérale, Gomez eût été écrasé. Si l’Espagne eût aimé don Carlos, Gomez eût réuni cent mille hommes.»

    Au moment de partir, nous allons prendre du chocolat dans la boutique d’un certain Piémontais, cachée dans une petite rue; je croyais presque qu’on me menait conspirer. Je me suis muni de vingt oeufs durs à l’auberge, j’ai du pain, du chocolat, etc.; en un mot, je ne serai pas réduit à dîner avec du pain trempé dans du vin qui contient un tiers d’eau-de-vie, ce qui fait mal à l’estomac.

    Mes compagnons espagnols sont d’un esprit bien supérieur à ceux que j’avais en venant. Par exemple, j’ai donné à entendre fort poliment que parler politique trois heures par jour me semblait suffisant. Ces messieurs me parlent avec beaucoup de plaisir de leurs grands poëtes dramatiques, dont la plupart ont des noms gutturaux abominables à prononcer. Ils prétendent que c’est par une véritable bizarrerie que les étrangers n’ont distingué parmi tan d’hommes supérieurs que Calderón et Lope de Véga; ils me citent Alarcon et d’autres noms qui m’échappent; tous ces poëtes ont, selon moi, un grand mérite et un grand défaut.

    Leur mérite, c’est que leurs pièces ne sont point une imitation plus ou moins élégante des chefs-d’oeuvre qui ont fait les délices d’un autre peuple. L’Espagne monarchique, obéissant à un honneur exagéré si l’on veut, mais tout puissant chez elle, faisant le bonheur ou le malheur de chaque homme, n’a point imité les tragédies par lesquelles Sophocle et Euripide cherchaient à plaire à la démocratie furibonde d’Athènes. Les pièces de fray Gabriel Tellès, par exemple, sont faites uniquement pour plaire aux Espagnols de son temps, et par conséquent peignent le goût et les manières de voir de ces Espagnols de l’an 1600. Voilà leur grand mérite.

    Le principal défaut des pièces espagnoles, c’est que, à chaque instant, les personnages récitent une ode remplie d’esprit sur les sentiments qui les animent, et ne disent point les mots simples et sans esprit que me feraient croire qu’ils ont ces sentiments, et qui, surtout, les exciteraient chez moi.

    Rapidité des mules espagnoles; elles ont chacune un nom: la Marquise, la Colonelle, etc. Le conducteur raisonne sans cesse avec elles: «Comment, Colonelle, tu te laisseras vaincre par la Marquise?» Il leur jette de petites pierres. Un jeune garçon, dont j’admire la légèreté, et qui s’appelle le Zagal, court à côté des mules pour accélérer leur marche; puis, quand elles ont pris le galop, il s’accroche à la voiture; ce manége est amusant. De temps en temps, ces mules donnent des coups de collier et galopent toutes ensemble; il faut ensuite s’arrêter cinq minutes, parce qu’il y a toujours quelque trait de cassé. Cette façon d’aller, propre aux peuples du Midi, est à la fois barbare et amusante; c’est le contraire des diligences anglaises, avec lesquelles j’ai fait cent quatre lieues en vingt-trois heures (de Lancastre à Londres).

    On nous parle sans cesse des carlistes; il est bien vrai qu’ils étaient près d’ici il y a huit jours; mais il me semble que maintenant ils sont à plus de dix lieues, vers l’Èbre. A la moindre alarme, mes compagnons se mettent en prière; ils appartiennent pourtant, trois du moins, à la haute société. Un Français n’oserait jamais prier, même en croyant à l’efficacité de la prière, de peur qu’on ne se moquàt de lui. Ce qui me charme dans mes Espagnols, c’est l’absence complète de cette hypocrisie, qui n’abandonne jamais l’homme comme il faut de Paris. Les espagnols sont tout à leur sensation actuelle. De là folies qu’ils font par amour, et leur profond mépris pour la société française, basée sur des mariages conclus par des notaires.

    Un Français voyageait dernièrement du côté de Valence; il était porteur de quatre-vingts onces d’or (l’once vaut en ce pays-ci quatre-vingt-deux francs). Ce Français était bien coupable; il avait, de plus, une chaîne d’or à sa montre et quelques bagues. Les autorités d’un village où il voulut passer la nuit l’ont fait accabler de coups de bâton; quand il n’a plus pu se défendre, on lui a enlevé la chaîne, les onces, les bagues, et on l’a jeté en prison.

    Au bout de neuf jours, voyant qu’il ne mourait point, on l’a poussé hors de la prison, et il a été obligé de mendier pour arriver jusqu’a Valence.

    Le consul de France a été indigné; il s’est hâté d’écrire à son ambassadeur, lequel a écrit au gouvernement de la reine, qui a ordonné une enquête. Les autorités du village, les magistrats chargés de cette enquête ont déclaré que le Français était un carliste; la vérité leur était bien connue; mais ils ont considéré que l’alcade du village et ses adjoints, qui avaient dévalisé le Français, seraient déshonorés si la vérité était connue.

    Ces messieurs ont donc déclaré que le Français était un calomniateur, et, en conséquence, l’ont condamné à la prison.

    Pour n’être pas jeté en prison à Valence, le Français a dû chercher un refuge dans la maison du consul. Celui-ci a écrit de nouveau à Madrid; l’ambassadeur n’a pas craint de retarder le succès de ses grandes négociations en poursuivant le redressement d’une injustice qui n’intéressait qu’un seul Français; et enfin l’alcade voleur ou les juges, je ne sais lesquels, ont été destitués.

    Il me semble que, depuis la mort de Ferdinand VII, l’esprit public, en Espagne, a fait un pas immense; les prêtres et les moines ont perdu tout crédit politique: l’opinion veut les réduire à administrer les sacrements.

  • Predicción de la Primera Guerra Carlista

    Juicio del año

    ¡Año fatal! ¡Año atroz!
    Sañudo tus puertas abre
    El sanguinario Mavorte,
    El númen de los combates.

    ¿Oís zumbar el cañon?
    ¿Oís como cruje el parche?
    ¡Qué de estragos! ¡Qué de horrores!
    Temblad míseros mortales.

    Arrisadas las campiñas,
    Demolidas las ciudades……
    ¿Mas donde voy? ¿Quien me manda
    Ser profeta de desastres?

    No siempre el dios de la guerra
    La lanza horrorosa blande,
    El yelmo ciñe y embraza
    El escudo de diamante.

    Tambien en tálamo dulce
    De rosas y de arrayanes
    Le aduermen blandas caricias
    Entre coloquios amantes.

    Grato consorte de Vénus,
    Del Amor felice padre,
    Las Gracias en torno suyo
    Vierten aromas suaves.

    Alzad los turbados ojos
    Al alto Olimpo, y miradle
    Nuncio de paz y ventura;
    No de rapiña y de sangre.

    No en los campos de la Tracia
    Rueda su carro execrable;
    Que en los vergeles de Chipre
    Entona cantos nupciales.

    ¡Año dichoso, recuerdo
    De las Saturnias edades!
    Dejad la azada, colonos;
    La aguda reja descanse:

    No os fatigueis, artesanos;
    Abandonad los telares:
    Holgad y dormid, pastores
    Aunque el lobo os amenace.

    Ya sin cultivo la viña,
    Ya el barbecho sin afanes
    Colman de grano las eras
    Y de mosto los lagares.

    Ved cual su copia Amaltea
    Do quiera pródiga esparce:
    Mirad de leche y de miel
    Brotar el monte raudales.

    Ya el olivo, ya el naranjo……
    Pero miento mas que un sastre,
    Y harto naranjo será
    El que mis bolas se trague.

    Valga la verdad: el mundo
    Siempre es el mismo, aunque rabien
    Gitanos estafadores
    Y astrólogos charlatanes.

    ¿Que nos importa Saturno
    Ni su mentido linage?
    ¿Quien es Vénus? Una puerca.
    ¿Quien es Febo? Un botarate.

    ¿Que se nos da de que el dia
    Lunes ó Martes se llame?
    Para holgazanes y bobos
    Todos los dias son Martes.

    Sobriedad, virtud, trabajo;
    Estas son, lector, las bases
    De la riqueza, y la dicha,
    Y la paz de los hogares.

    Con el sudor de tu frente…..
    Ya me entiendes; ya los sabes:
    Y, como dice el refran,
    ¿Donde irá el buey, que no are?

    Trabaja pues ¡pese al Diablo!
    Y con esto, y con un vale,
    Y un Dios sobre Todo, amen,
    Aquí doy fin al romance.

  • Las bullangas de Barcelona: quema de conventos de frailes

    Se daban desde algun tiempo en Barcelona funciones de toros, y con motivo de la celebridad de los días de la Reina Cristina, se anunció en los periódicos la séptima funcion para el dia 25 de julio, que era festivo, por ser Santiago, Patron de España. Los toros que se habian lidiado en la funcion anterior habian sido bravísimos y escelentes á juicio de los entendedores; asi es que el anfiteatro estaba lleno en el día 25. Quiso la casualidad que los toros fueron muy mansos ó malísimos en aquel dia, y exasperados los espectadores, despues de los gritos, vociferaciones y confusion que se permite en aquellos espectáculos, dieron principio al barullo arrojando á la Plaza un sin número de abanicos; tras de ellos siguieron los bancos; luego las sillas, y por fin alguna coluna de los palcos. Rompieron la maroma que forma la contrabarrera, y con un pedazo de ella una turba increíble de muchachos, con una espantosa algazara, arrastró el último toro por las calles de la ciudad.

    Apenas la jente que venia de la funcion empezaba á dar su ordinario paseo par la Rambla, á saber, á cosa de las siete y media, cuando empezó ya la alarma y se vieron arrojar algunas piedras á las ventanas del convenio de Agustinos descalzos. La guardia del fuerte de Atarazanas cerró el rastrillo y se puso sobre las armas, porque habia tambien tropel en el convento de Franciscanos, que le es muy inmediato.

    Preludios fueron aquellos de un tumulto; pero nadie ó muy pocos creían en él, porque la jente se iba de sí misma retirando á sus casas; porque en la turba no habia ni un solo hombre; y porque, á nuestro entender, nada habia de premeditado. Sin embargo no tardamos mucho tiempo en salir del error. Tanta verdad es, que innumerables veces se orijinan cosas muy grandes de muy pequeños principios: y que de ordinario es mucho mayor el ímpetu y precipítacion, con que se despeñan los males, que fué el impulso que les dieron sus autores: pues es mucha verdad que no está en mano de quien arrojó el fuego en el edificio, poner tasa y término á sus estragos.

    De las ocho y media á las nueve de la noche se iban formando algunos grupos en la plaza del Teatro y en la de la Boquería, que engrosaban por momentos. En vano intentó separarlos la guardia del Teatro y algunos soldados de caballería destacados de Atarazanas. Se iban de una parte para reunirse en otra; se conocía que habia intencion decidida; y desde entonces fué fácil prever la borrasca.

    Clamoreando estaba el pueblo en diferentes puntos de la ciudad, y como el Capitan Jeneral y el Gobernador de la plaza se hallaban ausentes, el infatigable Teniente de Rey, Ayerve, en vano intentaba acudir donde mas amenazase el peligro, pues el odio habia pasado de raya, y mas se embraveciera cuanto mayor fuera el esfuerzo para contenerle.

    Ardió el primero el convento de Carmelitas descalzos, y subió de punto la audacia, conseguido el primer triunfo.

    Corría la tea abrasadora por todas las calles de la ciudad, y el segundo acometimiento se verificó en el convento de Carmelitas calzados. Pero la cosa iba con tal ímpetu y presteza, que arden á la vez las puertas de varios conventos, y sus moradores despavoridos pueden apenas huir por donde les depara la suerte y en varias direcciones, pereciendo unos cuantos en medio de la confusion y del trastorno.

    No animaba en manera alguna á sus contrarios la esperanza del pillaje, porque lo que no devoraron las llamas se encontró intacto en las iglesias y en las celdas: ni espantaron la ciudad con confusa y alarmante gritería, pues solo resonaban los golpes del martillo que abría los entejados, ó el estrépito de la bóveda que se desplomaba; y con tan estraordinario orden obraban, que parecían los hombres unos trabajadores asalariados por la ciudad, y las mujeres pagadas para alumbrar el trabajo de los hombres. Una parte del pueblo, hombres y mujeres tambien, eran espectadores de aquel terrible espectáculo, y parecia que algunos no acababan de persuadirse de que sus ojos veían; y otros habia que parecia se alegraban, como quien de una vez desempeñaba con el efecto sus deseos y pensamientos.

    El grande y nuevo convento del Seminario, situado en un ángulo de la poblacion, fué atacado por un corto número de personas; defendiéronse los frailes haciendo fuego, é hiriendo á algunos, hicieron volver las espaldas á los demás.

    Iban á pegar fuego al de Capuchinos y Trinitarios calzados; y como las llamas hubieran inevitablemente hecho presa de las casas vecinas, se desistió del intento.

    Tampoco fué incendiado el de Servitas, por la voz que cundió de que el Cuerpo de artillería tiene muy inmediato su almacen de pertrechos.

    Mientras que en una parte de la Ciudad ardian algunos conventos y se incendiaban en la otra, el furor no declinaba en ninguna: antes, á manera de tempestad, volviendo y revolviendo á diversas partes sus recíprocos combates, todo lo llenaba de inquietudes, por la facilidad con que podia prender el fuego en las casas. Y cosa verdaderamente rara, á pesar de que fueron incendiados seis conventos: el de Carmelitas descalzos, el de Carmelitas calzados, el de Dominicos, el de Trinitarios descalzos, el de Agustinos calzados, y las puertas del de los Mínimos, ninguna casa particular sufrió el menor daño; ni nadie fué oprimido de la ruina de los fragmentos que caían y volaban de una á otra parte, ni recibió la menor herida con los encuentros y choques de unos con otros, llevando todos empleadas las manos con varios instrumentos, en tan confuso tropel.

    Ningun convento de Monjas sufrió el menor ataque: ningun clérigo un insulto: ni ninguna fea maldad, que ordinariamente acompañan á semejantes conmociones nocturnas, se cometió en aquella espantosa noche: antes por el contrario muchas casas estaban abiertas sin que nadie recelara que corriera el saco por ellas.

  • Las bullangas de Barcelona: los religiosos dejan los conventos y las fábricas siguen trabajando

    Con el dia [anterior] cesó la tormenta; pero aun entrando ya el dia quedaron pobladas las calles de numerosa jente que veian pasar los piquetes de tropa y Milicia que la autoridad enviaba á recojer los frailes que habian logrado encontrar un asilo en las casas de los ciudadanos, ó en sus propios conventos; trasladándolos, para su seguridad personal, á los fuertes de la plaza: cerráronse las puertas de ella, sin permitir la entrada á la jente del campo; y se pasó el resto del día con tanta tranquilidad como si nada hubiese ocurrido: ni transitaba mas jénte que la que iba á visitar los estragos, y las numerosas patrullas del ejército y milicia.

    La autoridad civil se limitó aquel dia en mandar que todos los dueños de fábricas y talleres no los cerrasen por ningun pretesto, bajo la mas severa responsabilidad: temeroso sin duda el Gobernador civil de que el ocio no enjendrase nuevas tormentas.

    Las monjas, previo el consentimiento de la autoridad eclesiástica, fueron invitadas á retirarse del claustro, con facultad de alojarse en las casas de sus parientes ó amigos; y pusiéronse fuertes guardias en todos los conventos.

  • Las bullangas de Barcelona: los gobiernos civil y militar amenazan mientras preparan su huida

    Al dia siguiente, 27, el Comandante jeneral de las armas y el Gobernador civil, que en la azarosa noche del incendio se habían mantenido bastante pasivos, si debemos deducirlo de las providencias tomadas, dieron una proclama, en que, despues de pintar la gravedad de los desórdenes, hijos, dijeron, de cobardes ejemplos producidos por el brazo asesino de un puñado de enemigos del orden, que en Zaragoza y Reus acababan de subvertir la sociedad; amenazaron aquellas autoridades en estos términos: «Disposiciones fuertes, enérjicas, sin contemplacion ni miramiento á clases ni personas, se seguirán en breve, y la terrible espada de la justicia caerá rápidamente sobre las cabezas de los conspiradores y sus satélites…. Los malvados sucumbirán del mismo modo por el peso de la ley en un juicio ejecutivo, que fallará la comision militar, con arreglo á las órdenes vijentes. Al recordaros la existencia de aquel tribunal de escepcion, es justo advertiros que iucurriréis en delito sujeto á su conocimiento, si á las insinuaciones de la autoridad competente no se despeja cualquier grupo que infunda recelo á la misma. El arresto seguirá á la infraccion, el fallo á la culpa, y las lágrimas del arrepentimiento serán una tardía espiacron del crimen.»

    Fué esta proclama la precursora del jeneral Llauder, y nadie dudaba que luego de su llegada, despuesde tomadas las convenientes medidas, mandaría cortar la cabeza, militar y ejecutivamente, á aquellos que bubiesen designado los parles de la policía ó las delaciones de sus secretos espías. Al aspecto de tan melancólica perspectiva, el Pueblo se conmovió de nuevo; se reunió delante de su palacio, y dió el grito de ¡muera Llauder! ¡muera el tirano!; y el Jeneral, con parte de la tropa con que babia entrado, se encerró en la misma noche del 27 en la Ciudadela de la plaza, de la que salió al amanecer del 28 para Mataró, desalojando despues el palacio del que sacó todo su equipaje.

    Este fué, á nuestro entender, el primer triunfo qüe consiguió el Pueblo de Barcelona, porque muy pocos de sus habitantes tomaron parte en los acontecimientos de la noche del 25, al paso que nadie ó muy pocos hubo que no tomasen parte en la comun alegría que causó la retirada de Llauder. Y no es nada estraño que fuese público y jeneral el gozo, porque no hay felicidad donde no hay libertad; y no hay libertad donde no se vive bajo el imperio de las leyes: no hay leyes donde el despotismo puede atropellar impunemente al ciudadano, y el déspota no halla contrapeso que le detenga; reina el despotismo siempre que el ciudadano puede ser preso por la simple delación de un malvado y castigado militarmente sin que apenas se le dé tiempo para pensar á su defensa; y por un juicio mas que sumario, en que, para abreviarle, se prescinde de los trámites y formalidades que son la única salvaguardia de la seguridad individual. Estas reflexiones encargamos no las olviden los que lean la relacion de los acontecimientos del dia 5 de agosto.

  • Se quema la fábrica de maravillas de Bonaplata & Cia

    [Escrito el 1834:]

    La fábrica de [Bonaplata, Vilaregut, Hull y compañía] empezó á montarse el año 1832: es la primera que armó telares de tejer mecánicamente, y que introdujo asimismo el uso del hierro colado, planteando la fundición y construcción de máquinas. Esta sociedad tuvo también la primera máquina de pintar indianas: ahora, pues, no solamente pueden construirse todas las máquinas necesarias para sus talleres, sino que recibiendo el algodon de Motril en rama, sale de ellos pintado y dispuesto á ser cortado para vestidos en competencia con los extrangeros. Tiene empleadas de 6 á 700 personas. La utilidad que este establecimiento ha producido á la provincia es imponderable; pues separando el proporcionar la subsistencia á muchas familias, ha servido como de modelo para propagar los conocimientos y mejoras en una infinidad de ramos. Los maquinistas, cerrajeros, carpinteros, han visto y cogido allí ideas que solo un largo y dispendioso viaje les hubiera tal vez proporcionado. La filatura de algodones ha hecho una completa revolución; los tejidos ganan considerablemente en finura y economía; las máquinas para pintar telas se propagan, y veinos hoy en la provincia una porción de máquinas de vapor, unas marchando, otras planteándose, cuando el año 30 se creía imposible su plantificación en este pais. No solo la maquinaria ha ganado en la introducion de esta fundería, sino que también todas las artes en general; y construyéndose allí balcones, rejas para jardines, candelabros, columnas, y por fin toda clase de adornos, hay la oportunidad de dar formas elegantes y de gusto á las obras, haciéndolas mucho mas baratas. Esta ligera reseña prueba, que si bien nuestra industria está en su infancia, va progresando cuanto le permiten las circunstancias, y que por consiguiente su progreso ó retroceso depende de la protección que reciba del Gobierno, ó del descuido con que se mire este ramo de la riqueza pública.

    […]

    Por este mismo tiempo mandó el Rey Fernando VII que no se hicieran mas concesiones para introducir artículos elaborados, resolución que arrancaron las repetidas reclamaciones, que de Cataluña fueron dirigidas al monarca. Con esta declaración entusiasmáronse los industriosos catalanes, y su genio emprendedor les hizo comprometer de nuevo sus capitales, tomando ademas á préstamo cantidades considerables, pertenecientes á españoles que habían hecho su fortuna en las Americas.

    Mirábanse en ciertas naciones con celo y con temor los adelantos de la industria catalana; la fábrica de Bonaplata ya montada en 1833, recibía el algodón en rama, y ofrecía al consumo los tejidos acabados dentro del establecimiento; la fundición ofrecía máquinas, que anteriormente se traian del estrangero; dilatábase el corazón con un porvenir lisonjero para la industria del pais, cuando la guerra civil estalla en el terreno mas montuoso de Cataluña; cuando las pasiones se agitaron dentro del recinto de Barcelona hasta el punto de intervenir la preocupación, la mala fe y el interés en el incendio de aquel magnifico establecimiento, en la noche del 5 de agosto de 1835, noche de terrible recuerdo, en que pudieron gozarse los enemigos de la industria de nuestro pais, viendo desaparecer aquella escuela normal de que tanto partido obtenían ya los fabricantes españoles. En esta guerra desastrosa tuvieron que presenciar los catalanes los incendios que redujeron á cenizas centenares de fábricas. Como si se tratase de una cruzada conlra la industria española, hombres que por fortuna no habían nacido en el suelo español, se gozaban en ver las llamas de las poblaciones mas industriosas: los pueblos de Manlleu, Ripoll, San Pedor, Moyá, Gironella y otros, atestiguan con sus escombros, demuestran con sus cenizas, la verdad de nuestro aserto. No vaciló á pesar de esto la fe que Cataluña tiene en su porvenir industrial: muchos capitalistas de los pueblos de la montaña, y aun de la marina, fueron á establecerse en Barcelona; y mientras los españoles combatían en las mismas cercanías de la capital del Principado, dentro de la ciudad se levantaban suntuosos edificios destinados á la fabricación de hilados y tejidos. Pero en muchos pueblos no fué posible ni abandonar las fábricas ni trasladar los capitales; y allí luchando contra todos los elementos destructores de la guerra, transporatando por convoyes, que protegían gruesas columnas de soldados de la Reina, materiales, géneros y aun dinero para el pago de los operarios, se sostuvieron determinadas fábrica, ya trabajando en los talleres, ya combatiendo en las murallas.

  • Proclamación de un estado de sitio en Barcelona por Espoz y Mina «contra su voluntad»

    Fué preciso que el General emplease mas tiempo del que hubiera querido en combinar los medios indispensables para poner en acción simultánea todas las fuerzas del ejército para una batida general contra las facciones; dirigiéndola en persona, y que no se resintiese en su ausencia la tranquilidad de la capital. Sus habitantes pacíficos, patriotas y verdaderamente liberales, temblaban al menor ruido que se advertia en ella, porque recordaban los horrorosos acaecimientos todavía frescos en su memoria y temian su repetición, en cuanto los promovedores existían siempre en la ciudad; y así es que al paso que veian con satisfacción el buen animo del general en sus propósitos de operar personalmente en campana, sentían su ausencia y con las mejores intenciones le aconsejaban que antes de su partida declarase todo el distrito militar en estado de sitio, creyendo que esta sola medida contribuiría infinito á impedir nuevas turbulencias en la ciudad. Semejante providencia estaba en oposición con los principios del General, y en Navarra probó lo que se le resistía, pues se desentendió de ponerla en ejecucion, no obstante de haberla acordado el Gobierno y comunicádosela. Eludió las primeras proposiciones; mas fueron tales y tan apremiantes las instancias y las protestas que se le hicieron, y tales las seguridades que se le ofrecian de que era el único medio para que en su ausencia no peligrara el sosiego de la ciudad, y aun para acabar con los facciosos que para tranquilizar aquellos ánimos recelosos de la mayor y mas sana parte de sus moradores, la víspera ó antevíspera de su marcha adoptó y publicó la medida por medio del siguiente Bando [etc etc]

  • Masacre liberal de los prisioneros carlistas sin resistencia por parte de las autoridades

    While the preparations for [the levy of fresh troops] were in progress, the liberals of Barcelona outdid even their former crimes by the perpetration of still more revolting horrors. The details of this insurrection show that it was not a sudden ebullition of popular frenzy, but the work of forethought and previous arrangement.

    On the 4th of January 1836, a crowd assembled in the main square, and, with loud imprecations and yells of revenge, demanded the lives of the Carlist prisoners confined in the citadel. Thither they immediately repaired, and, not meeting with the slightest resistance from the garrison, scaled the walls, lowered the drawbridge, and entered the fortress; their leaders holding in their hands lists of those whom they had predetermined to massacre. When the place was completely in their possession, the leaders of the mob began to read over their lists of proscription, and, with as much deliberation as if they had been butchers selecting sheep for the knife, had their miserable victims dragged forward, and shot one after another, in the order of their names. The brave Colonel O’Donnel was the first that perished. His body, and that of another prisoner, were dragged through the streets, with shouts of «Liberty!» The heads and hands were cut off, and the mutilated trunks, after having been exposed to every indignity, were cast upon a burning pile. The head of O’Donnel, after having been kicked about the streets as a foot-ball by wretches who mingled mirth with murder, was at last stuck up in front of a fountain ; and pieces of flesh were cut from his mangled and palpitating body, and eagerly devoured by the vilest and most depraved of women. From the citadel the mob proceeded to the hospital, where three of the inmates were butchered ; and from the hospital to the fort of Atanzares [Atarazanas/Drassanes], where fifteen Carlist peasants shared the same fate. In all, eighty-eight persons perished.

    This deliberate massacre of defenceless prisoners, and the worse than fiendish excesses committed on their remains, satisfied the rioters for the first day; but, on the next, they presumed to proclaim that fruitful parent of innumerable murders—the constitution of 1812. This was too much to be borne. Even then, however, two hours elapsed before a dissenting voice was heard; when a note arrived from Captain Hyde Parker, of the Rodney, who not long before, in obedience to the orders of a peaceful administration, had landed fifteen thousand muskets in the city. His offer to support the authorities against the friends of the obnoxious constitution was not without effect. The leaders of the political movement were allowed to embark on board the Rodney, and the tumult subsided, rather from being lulled than suppressed. No punishment whatever was inflicted on the murderers and cannibals of the first day ; their conduct, perhaps, was not considered to deserve any.

  • Dimite Espoz y Mina en protesta contra la ejecución de la madre de su enemigo Cabrera

    Vino también por aquellos dias á acibarar mas la disposición de su ánimo el suceso de la madre de Cabrera. Esta infeliz mujer habia tomado parte en una conspiración tramada para entregar á los facciosos la plaza de Tortosa, y facilitaba dinero para la seducción y enganche de los soldados. Juzgada y sentenciada por ello en la causa que sobre el particular formó el consejo de guerra ordinario de aquel distrito, fué con sus cómplices pasada por las armas en 20 de febrero de 1836, sin que el General tuviese mas parte que la de aprobar la sentencia del consejo en los términos de costumbre. Pero, como de pronto se ignorasen las circunstoncias de aquel acontecimiento y su verdadero carácter, solo se habló de la muerte de una mujer que era madre de un general enemigo, á quien se castigaba en razón de las atrocidades de su hijo; apareciendo asi como un acto de bárbara represalia lo que en realidad no era mas que un acto de rigurosa justicia. Con esta prevención se trató de este negocio en el estamento de Proceres del reino, y con la misma en el parlamento inglés, donde los enemigos de nuestra causa alzaron el grito contra nosotros, tratando nos poco menos que de caribes. Conocido después mejor lo que había pasado, y puesto en claro en el debate que se verificó en el congreso de Diputados españoles, el disfavor de la opinión se fué templando poco á poco, y el juicio del público trocándose de adverso en favorable. Mas en el ánimo del caudillo español duró gran tiempo el disgusto de que se le hubiese tenido tan poca consideración en el estamento de Proceres; y resolvió hacer dimisión del mando que ejercía, como lo ejecutó en 1 de abril del mismo año de 1836.

  • Se suprime una insurrección ultra-liberal con ayuda inglesa

    On the 4th of May, an insurrection broke out in the turbulent city of Barcelona; the governor-general, Parreno, supported by the troops of the line, and aided by the co-operation of several companies of English marines, who appeared with colours flying, in the streets, attacked the insurgents, consisting principally of the national guards, and dislodged them from some houses, into which they had thrown themselves, though not without a combat attended by very considerable loss of life. But the spirit of the ultra-liberals was not discouraged by this check, and without again resorting to open violence, they laboured steadily to disseminate their anarchical doctrines, and to enlist the surrounding towns and municipalities under the banner of revolt. They were so far successful, that various symptoms of sedition were displayed in different quarters of Catalonia, and even beyond the borders of that province. The national guards of six towns, including Girona and Rosas, signed an address to the queen, in which, premising their regret at the seditious conduct of the revolters at Barcelona, they told her majesty, that the occurrences in that city evidently proved, that the military agents in her service were but executioners, and that they could not behold without indignation, English soldiers, calling themselves allies, steeping their bayonets in the blood of Spaniards. » Those cruel auxiliaries had deserved the implacable hatred vowed against them by the national guards.» After proceeding in a strain of great violence, they » humbly begged of her majesty to replace the civil and military authorities of Barcelona, By men combining patriotism with humanity, and demanded, that the English vessels, stationed in that port, for the last two years and a half, might be immediately withdrawn ; or, at least, » that orders might be given forbidding a single man to be landed on the soil of Catalonia.» Meanwhile the two ringleaders of the late revolt, were seized, and one, Xandero, executed. But the city still continued in imminent peril, and General Parreno transmitted a melancholy statement of the condition and prospects of the place to the government. «The events of the 4th,» he wrote, » the favourable termination of which was solely due to the aid of the English corps from the Rodney, have so exasperated the people, that I apprehend at every instant the desertion of all my soldiers. I have already been abandoned by the national guard. The civil authorities though apparently wishing to second the measures I have taken to restore tranquility, are devoid of good feeling and courage. At the approach of night, they are no longer to be seen, and God only knows where to find them. Their example is followed by all the citizens, who have anything to lose.»

  • Cosas que sobran (no se preve una muy importante), y cosas que faltan

    Sobran españoles con ganas de ser diputados á Cortes; y si los eligiesen faltarían diputados con resolucion de ser españoles.

    Sobran conservadores de abusos, porque pocos condenan lo que les da utilidad. Falta que muchos conozcan que, con el mismo derecho que unos quieren conserbar beneficios que tienen, otros quieren recobrar derechos que les usurparon.

    Sobran memoriales y falta razon. Sobran empeños y falta justicia.

    Sobra papel, y falta dinero. Sobran préstamos, y falta crédito.

    Sobran pretendientes, desde que la esperiencia acredita que un pretendiente puede durante su pretension vivir ya á costa de lo que pretende. Falta un no ha lugar muy terminante.

    Sobran casacas bordadas; y faltan hombres para llevarlas.

    Sobran empleos y sueldos: faltan empleados que los ganen.

    Sobra el ministerio de Marina; desde que no hay marina para un ministerio.

    Sobrará probablemente luego un Ministerio de Hacienda, porque falta hacienda que ocupe al Ministerio.

    Sobran rutinas, imitaciones serviles, y apegos á ridiculeces, y disparates. Falta docilidad para guiarse por la razon, la verdad, la esperiencia y el cálculo.

    Sobran nuevos hombres; y faltan hombres nuevos.

    Sobran en varios encargos amovibles siempre unos mismos hombres que se hacen inamovibles. Falta que se convenzan de que es ya hora de relevo; y que atiendan á que los que no tenian mas que doce años de edad, cuando ellos ya manipulaban en todo, tienen ahora veinte y cinco ó treinta, y son aptos para hacer algo.

    Sobran escuelas y cátedras: faltan maestros y catedráticos.

    Sobran verdades: falta escucharlas.

    Sobran jubilados, escedentes, cesantes y pensionados: faltan disposiciones para que los padres cuenten que sus hijos han de vivir de una carrera ú oficio; pero no á costa del Estado.

    Sobran murmurones apáticos, y egoístas: falta obligarles á que por algun tiempo den personalmente el ejemplo del acierto y de la actividad.

  • El canto nocturno del timonel durante el viaje de George Sand y Frédéric Chopin de Barcelona a Mallorca

    Lorsque nous allions de Barcelone à Palma, par une nuit tiède et sombre, éclairée seulement par une phosphorescence extraordinaire dans le sillage du navire, tout le monde dormait à bord, excepté le timonier, qui, pour résister au danger d’en faire autant, chanta toute la nuit, mais d’une voix si douce et si ménagée qu’on eût dit qu’il craignait d’éveiller les hommes de quart, ou qu’il était à demi endormi lui-même. Nous ne nous lassâmes point de l’écouter, car son chant était des plus étranges. Il suivait un rhylhme et des modulations en dehors de toutes nos habitudes, et semblait laisser aller sa voix au hasard, comme la fumée du bâtiment, emportée et balancée par la brise. C’était une rêverie plutôt qu’un chant, une sorte de divagation nonchalante de la voix, où la pensée avait peu de part, mais qui suivait le balancement du navire, le faible bruit du remous, et ressemblait à une improvisation vague, renfermée pourtant dans des formes douces et monotones. Cette voix de la contemplation avait un grand charme.

  • Entrada triunfal del general Espartero, dispuesto a salvar el país de la Ley de Ayuntamientos y de María Cristina de Borbón

    Romance XV.

    No bien Valdés del estrado
    Ha salido, que tras él
    Por la gran puerta golpeado
    Se ha estremecido el dintel
    Y hasta el arteson dorado.

    Libre respira Cristina,
    Quedando solo los tres
    Cuyo proyecto adivina,
    Y cual sierpe la fascina
    El embajador frances.

    Que este, en nombre de su rey,
    Para abatir la arrogancia
    De Espartero, con jactancia,
    Aunque lo impida la ley,
    Promete ausilios de Francia.

    Y mientras los cuatro están
    Arrancando á la nacion
    La santa Constitucion
    Que se compró con su afan,
    Con sangre del corazon;

    En un corcel caballero,
    Corcel hermoso y de brio,
    En Barcelona Espartero
    Entra en medio de un jentío
    Que le acoje placentero.

    Hace su entrada triunfal
    Y la concurrencia es mucha,
    Y un aplauso universal
    Saluda al gran jeneral
    Que puso fin á la lucha.

    Pacificador de España
    Le llama el pueblo afanoso,
    Y á caballo le acompaña
    Linaje, su laborioso
    Secretario de campaña.

    Rebullendo en el camino,
    Movido de sus deseos,
    Forma el pueblo un torbellino,
    Sin temer los escarceos
    Del ferrado granadino,

    Que va marchando de lado
    Entre aquella multitud
    Y concurso alborozado,
    Que muestra al héroe esforzado
    Su entusiasmo y gratitud.

    Y aunque es este en el mirar
    Muy aterrador y fiero,
    Pues si no tuviese acero,
    Los ojos para triunfar
    Le bastarán á Espartero.

    Cuando en su torno sumisa
    A la multitud contempla,
    Cual calma el sol una brisa,
    Sus fieras miradas templa
    Una apacible sonrisa.

    Los vítores oye ufano
    De la jente entusiasmada;
    Do quier halla un ciudadano
    Que quiere besar su mano
    O que bendice su espada.

    Tiene el sol mil reverberos
    En las corazas bruñidas
    De los bravos coraceros
    Y en las cien lanzas temidas
    De cien valientes lanceros.

    Vestidos de azul y grana
    Húsares de la princesa
    Van junto á los de Luchana,
    Cuya barba luenga, espesa,
    Llena de polvo, amilana.

    En pos del héroe triunfante
    Marchan todos muy despacio,
    Y el caballero arrogante
    Detiene el bridon delante
    De las puertas de palacio.

    Allí se para y se apea,
    Y no percibe embebida
    Cristina y su negra idea
    A la turba enardecida
    Que al guerrero vitorea.

    – ¿Quien dicta al pueblo la ley?
    Dice Muñoz altanero,
    ¿Quien en España es el rey?
    ¿Es Cristina ó Espartero?
    – Callad; rejente soy yo.
    – Pues bien, si sois la rejente
    Sancionad….. – No quiero, no
    Que no lo juzgo prudente.
    – ¿Ante Espartero temblaís?
    ¿Reina rejente os decís?
    Si; sois reina y no reinais…
    Sois rejente y no rejis.-
    Luego el frances altanero
    Esclama con arrogancia:
    – Si tropas tiene Espartero
    Tropas tiene el rey de Francia.
    Si mas que vuestro deseo
    Puede un soberbio soldado,
    Pronto estará el Pirineo
    De franceses coronado.
    Nada temais; sancionad
    Esta ley de Ayuntamientos
    Tan necesaria… – Aguardad
    – Son preciosos los momentos.
    Esté, cuando el duque llegue,
    El proyecto sancionado,
    Y dejad despues que os niegue
    Su apoyo tan decantado.
    – ¿Y el pueblo? – Se le encadena
    Con vuestra tropa muy bien,
    No debe eso daros pena.
    – Y si la tropa tambien…
    Jamas, jamas… – ¡Vive Dios!
    ¿Sabeis lo que son soldados?
    ¿Quien da los empleos? vos;
    Conferid algunos grados
    etc etc

  • Ejecución del coronel Blas de Durana, ya suicidado, por el asesinato de la baronesa de Senelles

    El coronel Durana.

    Consagremos la última página de los recuerdos de la Ciudadela, á la memoria de un militar tan desgraciado como querido de cuantos tuvieron ocasion de apreciar la belleza de las prendas que le adornaban.

    La calle de la Union fué á las primeras horas de la noche del 19 de junio de 1855, teatro de un drama horroroso.

    Durante el dia pudieron observar los vecinos, á un jóven de unos treinta años, rubio, de arrogante figura, y vestido con elegancia, que sin desamparar el portal de la casa número 21, parecia acechar con particular interés la entrada y piso primero de la casa número 32, en frente de aquella.

    Por las maneras del jóven, y por el individuo que en traje de asistente se le acercaba á hablarlo de vez en cuando, se hubiera desde luego tomado por militar al perenne observador.

    Su pálido rostro y su brillante mirada, indicaban que algun estraordinario sentimiento le tenia misteriosamente clavado en aquel sitio.

    En la habitacion, objeto de su vigilancia, vivia con su hermano y cuñada la baronesa de Senelles, ausentada por algunos dias de la casa y compañia de su esposo, residente en una de las ciudades de la alta montaña, al objeto de pasar la octava del Corpus con su distinguida familia.

    La baronesa se hallaba en estado interesante.

    Dieron las ocho, hora en que empezaba la funcion en los teatros públicos, y a poco aparecieron en el portal los hermanos de la baronesa.

    Esta bajaba mas despacio la escalera poniéndose los guantes.

    Casi al mismo tiempo penetró en la casa el jóven que hasta entonces habia estado de centinela en el portal fronterizo, subió algunos escalones, y encontrando en la primera meseta á la infortunada baronesa,

    —Toma, infame,—le dijo asestándola una terrible puñalada, que la derribó contra la reja de hierro que en aquel paraje se halla.

    —¡Ah! ¡favor! ¡socorro!—pudo apenas gritar la infeliz.

    El asesino no cesaba de ensañarse en su victima, sepultándole en el cuerpo hasta trece veces el puñal homicida.

    A los gritos desesperados de los hermanos de la baronesa, acudieron algunos milicianos y vecinos.

    Penetraron los primeros don Francisco Lladó, don Miguel Coll y don José Casas y Cortés, cabos aquél y éste, y sargento el segundo del cuarto batallon de milicia, quienes hallaron al matador, contra el cual apuntó Casas el fusil, contemplando como enagenado á la ya exánime señora, y teniendo aun en una mano el arma ensangrentada y en la otra un rico abanico roto y un pañuelo blanco.

    El rostro, las manos y el vestido del matador estaban manchados de sangre.

    No se inmutó el criminal a la órden de alto. Manifestó que habia herido á aquella mujer deliberadamente y con la mayor premeditacion. Levantó los brazos para que su aprehensor le registrare los bolsillos y se convenciere de que no llevaba otras armas, y dijo que estaba dispuesto á seguirle á donde quisiese llevarle.

    Como otros de los milicianos que habian ido acudiendo se dispusiesen á asegurar al asesino,

    —No hay necesidad de ello,—les dijo—respeten Vds. al menos mi calidad, en la conviccion de que no he de oponer resistencia alguna. Me llamo Blas de Durana y soy coronel del quinto batallon de cazadores de Tarifa.

    Era hijo del bizarro brigadier que supo hallar gloriosa muerte en la famosa batalla de Peracamps, y hermano de militares no menos distinguidos del ejército español.

    El instrumento del delito era un puñal ordinario, que tenia la figura de un cuchillo de monte, con vaina de cuero. La punta estaba algo torcida de resultas de la violencia de los golpes.

    Acompañado por uno de los alcaldes constitucionales, y escoltado por numeroso grupo de milicianos armados y pueblo, fué conducido el delincuente por la calle de Fernando, á las casas Consistoriales.

    Su victima, que habia dejado de existir á los quince ó veinte minutos, fué al dia siguiente estraida de la casa mortuoria y conducida al cementerio, en medio del general sentimiento de dolor por su desgracia y de indignacion contra el que la habia causado.

    Llegó Durana á las casas Consistoriales en el momento en que se verificaba el relevo de la guardia de este punto, saliendo la artillería y entrando los zapadores.

    Como aun no estaba hecha la entrega, el capitan de artilleria don Francisco Soler y Matas se hizo cargo del preso. Al encerrarlo, el carcelero pasó á registrarle, y no encontrándole ninguna arma, enseñó el reloj y dinero que solo llevaba en el bolsillo.

    Habiendo manifestado el capitan Soler que un preso no podia conservar nada en poder suyo, respondió Durana:

    —Está bien; mas antes que entregarlo al carcelero, quiero hacer un regalo de todo lo que poseo al caballero capitan, para que conserve de mi este recuerdo; pues yo ya sé la suerte que me aguarda.

    Escusóse el capitan, diciéndole que no lo admitia sino en clase de depósito, y que se lo devolveria al hallarse en mejor situacion; pero fué tal la insistencia del preso, delante de las varias personas que habia alli reunidas, que el capitan se vió precisado á aceptar el reloj y leontina de oro, un lente, y diez y seis duros y medio en varias monedas de oro y plata; todo lo que se le obligó despues á entregar al fiscal.

    El 20, á las seis y media de la mañana, fué conducido el desgraciado coronel á la Ciudadela, en un coche donde iban tambien tres mozos de la Escuadra.

    Con una celeridad de que hay pocos ejemplos, instruyóse el sumario, recibióse al acusado la confesion con cargos, estendió el fiscal la acusacion, pidiendo la última pena, y á los dos dias ya habia sido remitida ia causa en consulta al tribunal Supremo de Guerra y Marina.

    A las seis de la tarde del 24, en la sala de visitas del palacio de la Capitania general, con todas las formalidades de estilo y á presencia de muchas personas, fué leida y publicada por el general Zapatero, la sentencia del juzgado del tribunal de la Auditoria de guerra, en virtud de la que se condenaba al coronel Durana á la pena de muerte en garrote vil, como autor del asesinato premeditado y alevoso, sin ninguna causa atenuante, perpetrado en la noche del martes, en la persona de doña Dolores Parrella de Plandolit, baronesa de Senelles.

    Se le impuso además una indemnizacion de seis mil reales vellon,—que fué aceptada,—para los hijos de la victima, y el pago de todas las costas del juicio.

    El procurador don José Condeminas apeló en el acto, en nombro de su defendido, del fallo que acaba de leerse y notificarse.

    Acto continuo el escribano don José Cantallops, con los demás dependientes del tribunal, se trasiadó al calabozo que ocupaba el procesado en el primer piso de la torre de la Cindadela, y á presencia de los mismos, del ayudante de aquella plaza y del oficial de la guardia, le notificó el fallo que acababa de pronunciarse.

    Durana, que habia recibido corlesmente á todas aquellas personas, oyó la lectura de la sentencia con admirable serenidad, y con pulso seguro, suscribio la diligencia de notificacion, manifestando tan solo sentir la clase de suplicio que se le imponia.

    —He sido soldado—añadio—desde los primeros años de mi vida, y hubiera deseado acabar como tal mi existencia, pues no me amedrenta la muerte.

    Con todo, esta vez negó que hubiese obrado con la premeditacion que se suponia, pues quiso haber ejecutado el crimen en un momento de arrebato.

    Antes de terminar junio, fué trasiadado al castillo de Monjuich, por temor de que lograse evadirse, y considerando que, confiada su guarda al cuerpo de artilleria, habia de estar en mas seguridad que si continuase custodiándolo el arma de infantería, en la que podia contar el procesado con muchas amistades.

    Mas Durana desechó siempre toda idea de fuga. Solo habia pedido á sus amigos un veneno que llevaba constantemente en el bolsillo, para tomarlo cuando se perdiese toda esperanza de salvacion legal.

    Los que se lo dieron, luciéronle dar sin embargo palabra de no hacer uso de él hasta recibir una carta encabezada con una cruz.

    En el castillo se le tuvo al principio en la mas rigurosa incomunicacion, pero despues se le permitio pasear por la muralla, bajo la responsabilidad de los oficiales de artilleria que le acompanaban.

    La causa en la que se condenaba á Durana á la pena demuerteen garrote vil, con arreglo al articulo 89 del código penal, y demás accesorias, llegó el 27 de junio al Tribunal Supremo, que la pasó para el apuntamiento al relator, quien la devolvio el 29, en cuyo dia la recibio el letrado defensor D. Paciano Massadas.

    Este digno letrado y dipuiado á córtes—aunque no conocia al coronel—por uno de esos nobles impulsos, dignos de corazones elevados en el ministerio de la abogacia, aceptó el encargo de patrocinarle.

    Concediosele el término de veinte y cuatro horas, dentro de las cuales presentó la defensa, articulando por otrosies la prueba de que con intervalos de mayor ó menor tiempo, Durana tenia accesos de locura, comprobada por actos estertores en sus gestiones, asi públicas como privadas; y que de resultas de su ardiente pasion por la señora doña Maria de los Dolores Parrella, los celos le escitaron la locura, no obstante que dicha desgraciada señora no le correspondia, ni se presumia le hubiese dado motivos de esperanza.

    Esta prueba fué denegada, previa audiencia del fiscal.

    El defensor suplicó, se admitió este recurso, que fué mejorado en horas, evacuado el traslado al fiscal, y sin que precediera vista publica, citacion ni señalamiento, se confirmó con costas el auto suplicado.

    El abogado defensor, impulsado por su celo, reclamó la nulidad de esta providencia, y el Tribunal, dando una prueba de grande rectitud, y con sacrificio hasta del amor propio, si se quiere, dejó sin efecto la providencia confirmatoria con las costas de la denegacion de pruebas, y dió lugar á la vista pública que sobre este incidente se verificó.

    Leida la relacion, hecha por el señor Zurbano, tomó la palabra Massadas, y en un discurso de buenas formas, y nutrido de doctrina juridica, trató de demostrar que Durana habia tenido durante el curso de su vida varios accesos de locura, citando entre otros el de haber mandado rapar la cabeza á los soldados de su compañia en la espedicion de nuestro ejército á Italia, por cuyo hecho fué separado del mando por el general de la division Fernandez de Córdoba. Añadió el defensor que, salva la honra de la desgraciada baronesa, los celos de que estaba poseido el don Blas, produjeron el desarreglo mental de que friamento y en otros actos habia dado el coronel evidentes muestras.

    El señor Massadas dirigió su peroracion á manifestar tambien, que la prueba propuesta no era igual ni contraria á la de primera instancia, y asimismo procuró evidenciar que era procedente, mejorando una alzada que habia sido admitida en el efecto resolutivo.

    El fiscal de S. M. no asistió á la vista.

    A la una y media de la tarde se notificó al procurador del procesado el nuevo auto confirmatorio de la denegacion de prueba. No satisfecho el defensor con los esfuerzos practicados, aunque vanamente, en el desempeño de su noble ministerio, insistio todavia en la práctica de las diligencias de prueba pedidas, y otras sobre nuevos hechos que acababan de llegar á su noticia, bien admitiéndosele otro recurso de súplica, ó para mejor proveer.

    Referiase Massadas á ciertos documentos, que en su creencia habian de arrojar alguna luz para mejorar la condicion del reo.

    Pucos momentos despues le fué notificado el señalamiento del punto definitivo, del cual pidio el abogado suspension.

    Al mismo tiempo la madre y los hermanos del coronel, profundamento afligidos, no cesaban de implorar gracia y perdon para el reo, ínterin la accion de los tribunales proseguia su marcha con la rapidez propia de tan grave suceso, que tenia justamente estremecida la conciencia pública, llenando de dolor y amargura dos familias apreciables, la de la desgraciada victima y la de su ciego sacrificador.

    La sentencia de muerte fué confirmada.

    El 12 por la tarde, fué bajado el reo del castillo, y vuelto á conducir al primer piso de la torre de la Ciudadela, en donde á las seis y cuarto se le notificó el fallo del Supremo Tribunal.

    Oyó la lectura silenciosamente, y firmó luego con mano segura, tambien sin proferir palabra, la triste diligencia.

    Despues se lamentó, como siempre lo habia hecho, de la clase de suplicio que se le imponia, manifestándose pesaroso de no poder terminar sus dias de un modo mas conforme al noble ejercicio de las armas.

    Tan luego como se constituyó en capilla, admitió los ausilios espirituales de los párrocos castrenses, escusándose de recibir á otras personas y tambien á los hermanos de la Paz y la Caridad.

    Estos sin embargo, cumpliendo con los deberes de su benéfica institucion, permanecieron coustantemente junto á la torre, para poder acudir con mas oportunidad cuando se les necesitase.

    Precisamente se habia acordado que no salieran las campanillas á recorrer las calles de la ciudad pidiendo por el reo, y que no asistiese á la ejecucion la congregacion de la Sangre; pero si que se celebrasen las demás ceremonias religiosas, propias de tan tristes actos, corriendo los gastos de cuenta del infeliz Durana, y tambien la devota funcion religiosa que siempre acostumbra á celebrar en la iglesia del Pino la Real Cofradia de los Desamparados.

    El coronel pasó el dia 13 tranquilo y resignado con su suerte.

    Varias veces se reconcilió con los sacerdotes que le acompañaban, y se confesó.

    Las horas que le dejaban libres sus deberes religiosos, las empleaba escribiendo, otorgando testamento y conversando con diferentes personas.

    Tambien quiso que se le sacase el retrato al daguerrotipo, para legar este último recuerdo á su desconsolada madre.

    El reloj y lentes que á su instancia se le habian devuelto, quitándosele sin embargo á aquél el cristal, fusron legados á su hermano don Marcelino.

    Al piquete que debia escoltarle, dejó una onza, y varias monedas á otras personas.

    Para las siete de la tarde ordenó que se le trajese de la fonda la comida, y manifestó el deseo de tener á la mesa á varios amigos.

    Sin embargo, solo le acompañaron en ella los dos sacerdotes y el oficial de la guardia y capitan del 9 de Soria, don Ramon Figuerola.

    Con éste habló largo rato hasta las diez de la noche en que lo dijo que deseaba descansar. Animóle con algunas copas de Jerez, lo abrazó con efusion, y se dispuso para acostarse, prescribiendo al centinela que cuidara de cumplir con su deber.

    Entonces fué cuando, recatándose de los capellanes que no le habian dejado, quitó el lacre del pomo que encerraba el veneno, cubrióse el rostro, tragó el tósigo de muerte y se estiró en la cama encomendando su alma al Criador.

    A las cuatro de la madrugada del 14, en que debia tener lugar la ejecucion, levantóse uno de los párrocos para decir la misa.

    Durana parecia profundamente dormido.

    Acercóse el capellan á su cama.

    El coronel se agitó en aquel instante presa de una terrible convulsion.

    Su rostro estaba amoratado.

    —¡Este hombre se muere! gritó el capellan despavorido. Todos acudieron al lecho del moribundo.

    Aun habia tiempo para administrarle la Estremauncion.

    No parecia sino que esperaba aquella pobre alma este último ausilio para desprenderse del cuerpo y remontarse á las eternales regiones de lo infinito.

    Con la velocidad del rayo se dió aviso al auditor de guerra, al capitan general y á las demás personas á quienes importaba tener conocimiento del suceso.

    Llamóse tambien á algunos facultativos, que sangraron y suministraron á Durana ausilios ya ineficaces.

    Dos cartas se encontraron junto al cadáver.

    La una era sobre asuntos particulares, y en la otra, despues de varias protestas y reflexiones, decia que no se culpase á nadie de su muerte, pues que él mismo se la habia dado por medio de un veneno que desde mucho tiempo tenia prevenido, á fin de evitar la infamia del patibulo.

    Sin pérdida de momento se presentó el auditor con el tribunal para proceder á la formacion de las oportunas diligencias, dando las órdenes convenientes para que se llevase á efecto la ceremonia de la ejecucion de la sentencia.

    A la hora prefijada (las 8) estaba formado el cuadro en el glácis de la Ciudadela.

    A las ocho y cuarto empezó á salir para el lugar del suplicio el funebre acompañamiento.

    La sentencia iba á ejecutarse en un cadáver.

    Los restos del desgraciado Durana, cubiertos con la hopa negra, eran llevados en camilla destapada por cuatro presidarios.

    Estos mismos subieron el inerte cuerpo del coronel al funesto cadalso y sentáronlo sobre la fatal banqueta.

    El ejecutor cumplio en seguida con su triste ministerio.

    Un silencio aterrador reinó en el gran gentio que habia acudido á presenciar la ejecucion.

    Hasta el medio dia permanecio el cadáver espuesto á la pública espectacion. Despues de esta hora las hermanas de la Cofradia de te Virgen de los Desamparados le vistieron el escapulario, y colocándole en un coche fúnebre, le acompañaron al cementerio, seguidos de los facultativos que verificaron la autopsia.

    El infortunado coronel se» habia envenenado con cianuro mercúrico.

    Tal fué la suerte de un jóven de distinguida familia, que á la temprana edad de treinta años, acababa de alcanzar en el ejército el grado de coronel, habiendo adquirido por sus servicios varías cruces militares y desempeñado honrosos cargos.

    La pasion del amor le estravio como á tantos otros.

    Antes de morir pidio perdon á la familia agraviada, y á duras penas la obtuvo del ofendido esposo.

    No hay duda que seria mal correspondida esa pasion cuando á tal estremo arrebató á Durana el desvio de la noble dama de sus pensamientos. Por lo menos el desgraciado dejó siempre ileso el honor de la baronesa de Senelles.

    La continua persecucion con que a esta señora molestaba de mucho tiempo fué causa de que á instancias de la misma ó de su esposo se le desterrase á Lugo por el capitan general de Cataluña.

    Esta órden exaltando el resentimiento del coronel Durana, le condujo, probablemente, al asesinato y al patíbulo.

  • Galdós: recuerdos de la Barcelona revolucionaria del 68; la Rambla, la Muralla del Mar y el Jardín del General; el guerracivilismo de los españoles; su primera novela

    Al salir de Barcelona [en 1903] el maestro Galdós ha enviado á EL LIBERAL en Barcelona una notable impresión, cuyo especialísimo tono local no le resta mérito alguno fuera de la ciudad condal.

    Sobriamente evoca Galdós los sucesos de Septiembre del 68, y la antigua ciudad.

    Es éste un documento muy interesante, además, por lo que cuenta de Los Episodios nacionales.

    Dice así:

    Sr. Director de EL LIBERAL.

    Me pregunta usted si es antiguo mi conocimiento de Barcelona, y cuántas veces he visitado á esta ciudad. Más fácilmente que puntualizar las visitas, puede mi memoria dar á usted noticia de la primera tan remota, que ahora me parece, como quien dice, perdida en la noche de los tiempos. Ello fué en días inolvidables, de los que marcados quedaron en la Historia patria como días de buena sombra, resultando también de feliz agüero en la vida individual, particularmente en la mía. En Barcelona pasé las dos últimas semanas de Septiembre de 1868, y el memorable día 29, fechas, como usted sabe muy bien, de las más famosas del siglo nuestro, que es el pasado, todo él bien aprovechado de crueles guerras, mudanzas y trapisondas.

    Ya ve usted si son de largo tiempo mis amistades con la capital de Cataluña. El prodigioso crecimiento de esta matrona, nadie tiene que contármelo, porque lo he visto y apreciado por mí mismo, un lustro tras otro. En Septiembre del 68, rota ya la cintura de murallas que oprimían el cuerpo de la histórica ciudad, empezaba ésta, por una parte y otra, á estirar sus miembros robustos nutridos por sangre potente. La he visto crecer, pasando de las moderadas anchuras á las formas de gigante que no cabe hoy en las medidas de ayer, ni ve nunca saciadas sus ansias de mayor vitalidad y corpulencia.

    A mediados de Septiembre vine de Francia con mi familia, pasando el Pirineo en coche, pues aun no había ni asomos de ferrocarril entre Perpiñán y Gerona. Recuerdo que por falta de puente en no sé qué río, la diligencia se metía en las turbias aguas, atravesándosas de una orilla á otra sin peligro alguno, al menos en aquella ocasión. De Figueras, conservo tan sólo una idea vaga. En cambio, Gerona, donde pasé un día con su noche, permaneció en mi mente con impresiones indelebles… [Gerona y los Episodios Nacionales]

    Barcelona fúe para mí un grato descubrimiento y un motivo de admiración, aun viniendo de París y Marsella. Me sorprendían y cautivaban la alegría de este pueblo, la confianza en sí mismo, y el ardor de las ideas liberales que entonces flameaban en todas las cabezas, aquel ingénuo sentimiento revolucionario, ensueños de vida progresiva y culta, tras de la cual corrían con igual afán los que conocían el camino y los que ignoraban por dónde debíamos ir para llegar salvos. En aquellos hermosos días de esperanza y fe, tenía la Libertad millones de enamorados, y lo que llamábamos Reacción había caído en el mayor descrédito. El sentimiento público era tan vivo, que las cosas amenazadas de muerte se caían solas, sin que fuera menester derribarlas.

    La principal hermosura de Barcelona era entonces su Rambla, rotulada con diferentes nombres, desde Santa Mónica hasta Canaletas. Viéndola hoy [1903], paréceme que nada ha cambiado en ella, y que su animación bulliciosa de hace treinta años era la misma que actualmente le da el contínuo trajín de coches y tranvías. La Rambla es de esas cosas que, admitiendo las modificaciones que trae el tiempo, no envejecen nunca, y conservan eternamente su frescura risueña y la sonrisa hospitalaria.

    El paseo más grato era entonces la Muralla de Mar, á la que se subía por la rampa de Atarazanas, y se extendía por lo que es hoy paseo de Colón. El paseante iba por el alto espacio en que se mecen hoy las cimas de las palmeras, y por un lado dominaba el puerto, en el cual hacían bosque los mástiles de los buques de vela, por otro podía curiosear el interior de los primeros pisos. Ya se hablaba de demoler la muralla, y los viejos se lamentaban de la destrucción de aquel lindo paseo, como de la probable pérdida de un sér querido; tan arraigada estaba en las costumbres la vuelta diaria por el alto andén en las tardes placenteras de verano. Los jóvenes la vierno desaparecer, y ya no se acuerdan de lo que fué uno de los mayores encantos de la vieja Barcelona.

    El ensanche estaba ya bosquejado, y en el Paseo de Gracia iban tomando puesto las magníficas construcciones, que eran albergue y vanagloria de los ricos de entonces. Aun faltaba mucho para que se pudiera admirar la parada de casas con que el citado Paseo, la Rambla de Cataluña, la Granvía y otras nos deslumbran y fascinan, pasándonos por los ojos la vida fastuosa y un tanto dormilona de los millionarios de hoy. De jardines públicos no recuerdo más que el llamado del General, más allá de la Lonja, hacia el Borne. Era tan chico y miserable que si hoy existiera lo miraría con burla y menosprecio la más menguada plazuela de la moderna ciudad. Más allá se extendía la trágica Ciudadela, odiada del pueblo, que anhelaba destruirla, y casi casi anticipaba la demolición con sus maldiciones y anatemas.

    Me parece que estoy viendo al conde de Cheste, en aquellos días de Septiembre, recorriendo la Rambla, seguido de los mozos de escuadra. Su arrogante estatura se destacaba entre el gentío, que le veía pasar con respeto y temor. Del último bando que publicó, conservo en mi memoria retazos de frases que denunciaban su carácter inflexible, su adhesión á la causa que defendía, así como sus gustos literarios, propendiendo siempre á cierto lirismo militar, muy propio de los caudillos de la primera guerra civil. No recuerdo bien si fué el 30 ó el 31 cuando empezaron á correr las primeras noticias de la acción de Alcolea. Fueron rumores, que más parecían ilusiones del deseo. Primero, secreteaba la gente en los corrillos de la Rambla; después, personas de clases distintas soltaban el notición en alta voz; y los crédulos y los incrédulos acababan por abrazarse… Lo que pasó luego en la ciudad no lo supe, porque mi familia tuvo miedo, creyendo que se venía el mundo abajo, y como habíamos de salir para Canarias, se resolvió abandonar la fonda de las Cuatro Naciones, y buscar seguro asilo á bordo del vapor América, que había de salir en una fecha próxima. Aquella noche, tertuliando sobre cubierta mi familia y otras que también huían medrosas, vimos resplandor de incendios en diferentes puntos de la población. El pueblo, inocente y siempre bonachón, no se permitía más desahogos revolucionarios, después de tanto hablar, que pegar fuego á las casillas del fielato.

    Viajeros pesimistas, que iban con nosotros, auguraban asolamientos y terribles represalias que ponían los pelos de punta; pero nada de esto pasó, al menos por entonces. El pueblo, aquí como en el resto de España, rarísima vez ha sido vengativo en las conmociones puramentes políticas. Se ha contentado con un cambio infantil de los nombres y símbolos de las cosas, así como los primates apenas han sabido otra cosas que erigir nuevas columnas en la Gaceta, llenas de ineficaz palabrería.

    Tengo muy presente al segundo de á bordo, catalán de acento muy cerrado, sujeto entrado en años, locuaz, ameno y de feliz memoria. Monstrándome el edificio de la Capitanía general, que tras la Muralla del mar desde el vapor se veía, me contó con prolijas referencias de testigo presencial la horrible muerte de Bassa, como lo arrojaron por el balcón, como lo apuñalearon, y echándole una cuerda al cuello, arrastraron por las calles su acribillado cuerpo. Poco sabía yo de estas cosas. De la dramática historia del siglo sólo conocía las líneas generales, y eran vagamente sintéticas mis ideas sobre las sanguinarias peleas por los derechos de dos ramas dinásticas, sin que en tan estúpìda y fiera lucha haya podido ninguno de los dos bandos demostrar que su rama valía más que la otra.

    Naturalmente, no pensaba yo así en aquel tiempo, pues mis conocimientos de la historia patria eran cortos y superficiales, y del libro de la experiencia había pasado muy pocas hojas. Los frutos de la verdad son tardíos. Vienen á madurar cuando maduramos; pero en nuestro afán de vivir á prisa, comemos verde el fruto, y de aquí que no nos haga todo el provecho que debemos esperar… Como digo, yo sabía de estas cosas menos de lo que hoy sé, que no es mucho, y mis inclinaciones hacía la novela eran todavía indecisas por estar la voluntad partida en tentativas y ensayos diferentes. La Fontana de oro, primer paso mío por el áspero sendero, no estaba aún concluída. Ín diebustillis [In diebus illis: en días aquellos], cuando por primera vez estuve en Barcelona, llevaba conmigo dos tercios próximamente de aquella obra, empezada en Madrid en la primera del 68, continuada después en Bagneres de Bigorre, luego pasada por Barcelona y las aguas del Mediterráneo para que se refrescara bien, y concluída por fin en Madrid andando los meses.

    El vapor América salió para Canarias, y á mí me dejó en Alicante.

    **********

    Dispénseme usted, señor director… Las horas vuelan, y está cerca ya la de mi partida de Barcelona.

    Quédese la continuación para el año próximo.

    B. Pérez Galdós.

    Barcelona 8 de Agosto de 1903.