Etiqueta: Ciudadela de Barcelona

https://lh6.googleusercontent.com/-eG32lhZYGGs/TPo6TvV5iBI/AAAAAAAAsqk/dDBZS2omPrc/s560/ciudadela_inquisitorial.jpg////Ejecuciones absolutistas en la esplanada de Barcelona, con Carlos de España, el espía Murri, y Mossos d’Esquadra////Ciudadela inquisitorial////

  • Entrada del Duque de Berwick, Te Deum en la catedral, grandes destrozos en la ciudad, los Migueletes entran en el ejército borbón, quema de banderas

    A Barcelone le 21. Septembre.

    M. le Maréchal de Berwick a fait le 18. de ce mois son entrée en cette Ville pour aller à la Cathedrale faire chanter le Te Deum. Il partit du Camp suivi de plus de 100. Officiers du premier ordre, tous bien montez, & les Chevaux couverts de houffes tres propres. J’avois l’honneur d’estre de nombre. Lorsque nous fumes au tiers du chemin, il s’arrêta un quart d’heure, après il s’avança à une demie portée de Canon de la Ville, où il attendit encore un quart d’heure. Le Corps de Ville vint au-devant de luy. Il y avoit dix hommes à pied vêtus de Robes rouges & un galon deflus. Ils estoient suivis d’un pareil nombre vestus de même qui estoient à cheval. Il y en avoit de montez sur des mules avec des Timbales; après quoy marchoient à cheval six hommes avec des Robes bleues & violettes, tenant des manieres de masses à la main, & ils étoient suivis de cinq Consuls bien montez, donc les chevaux estoient magnifiquement harnachez, avec beaucoup de rubans à leur teste. Ils avoient une maniere d’écharpe de satin rouge à fleurs d’or large de neuf à dix pouces qui leur prenoit sur l’épaule & descendoit jusqu’à leur épée. M. le Maréchal s’arresta; le premier Consul luy fit une petite Harangue en Espagnol. Je ne pus pas bien l’entendre. M. le Maréchal luy repondit fort honnestement, & leur dit en general qu’il falloit oublier le passé, qu’ils n’avoient qu’à donner au Roy des marques de leur fidelité, & qu’il feroit toux ce qu’il pourroit auprés de S. M. C. pour l’engager à les traiter favorablement. Apres quoy les Gardes de M. le Maréchal mirent l’épée à la main, & passerent les premiers. Tout le cortege fit demy tour à droite, & marcha du costé de la Ville dans le même ordre qu’il estoit venu. Le premier Consul marcha à la gauche du Milord. En approchant, le Montjoüy salua de tout son Canon, & en entrant dans la Ville toute l’artillerie de la Place tira. Il y avoit sur la porte trois tapis avec le Portrait du Roy d’Espagne. Nous marchâmes dans cet ordre jusqu’à la Citadelle. Les ruës estoient bordées de Soldats qui presentoient les armes, & avoient leurs bayonnettes au bout du fusil, il n’y avoit que les Gardes Valones qui eussent le fusil sur l’épaule. Il y avoit dans les rues qui traversaient celles par lesquelles nous passions, des Cavaliers qui avoient le sabre haut. Le Portrait du Roy edtoit aussi au dessus de la grande porte de l’Eglise. Le Chef du Clergé suivi de ses Chanoines se trouva sur la porte & fit son compliment à M. le Maréchal. Se l’accompagna dans le Chœur où on luy avoit preparé un Prié-Dieu. L’Eglise estoit fort illuminée. On chanta le Te Deum en Musique, pendant lequel tems la Place fit 3. décharges de Canon. Les enfans & le petit peuple crioient Viva & jettoient leurs chapeaux en l’air. Le Te Deum fini on repassa par les mêmes ruës & avec le même ordre jusqu’à la porte. En sortant, la Place & le Montjoüy saluerent encore de toute leur artillerie. Voilà toute la Ceremonie.

    Je remarquay qu’il y avoit neuf Bombes qui estoient tombées dans cette Eglise. Il y a des ruës où l’on ne peut passer à cause des débris des maisons. Il y en a peu qui ne soient endommagées ou des Bombes ou des Boulets à ricochet que nous avons tirez.

    Lorsque M. de Broglio est parti il y avoit auprás de M. le Maréchal des Deputez de l’Isle de Maillorque pour traiter avec luy.

    On parle diversement du Marquis de Villaroel qui commandoit dans Barcelone, & qui a eu le genoüil cassé au dernier assaut; les uns disent qu’il s’est sauvé à Maillorque, & les autres qu’il s’est remis à la clemence du Roy, alleguant qu’il n’a pas tenu à ses representations que les Rebelles ne se soient plutost soumis. Ce dernier sentiment paroist le plus vray.

    J’ay vû d’ailleurs des Lettres qui mandent qu’il ne faut pas croire un mot du grand nombre de gens que nous avons perdu. Il y en a six fois moins.

    On ajoute qu’on va faire le procès aux plus coupables des Rebelles, que les Miquelets prendront parti dans les Troupes d’Espagne, & qu’on oblige la Ville de bastir une Citadelle à ses dépens.

    On dit que M. le Maréchal de Berwick avoit envoyé les Drapeaux de Barcelone à Madrid, & que le Roy d’Espagne les luy a renvoyé par le même Courrier avec ordre de les faire brûler au milieu de la Ville par la main du Bourreau.

    Une Lettre du trois de ce mois porte que M. le Maréchal a fait embarquer le même jour vingt deux des principaux Chefs des Rebelles, pour les faire passer au Château d’Alicant, où ils seront bien gardez. On dit que Villaroel, Pinos, & Basset sont du nombre des prisonniers. Il y en a un grand nombre d’autres qu’on envoye à Peniscola.

  • Comienzan a derribarse 665 (?) casas de la Ribera para poder construir la Ciudadela

    Comienzan á derribarse casas para la construccion de la ciudadela.

  • Se empieza a construir el baluarte del rey de la ciudadela

    Colócase la primera piedra de la ciudadela en el baluarte del rey en frente de la ciudad.

  • Casanova sobrevive a un intento de asesinato y es encarcelado en la Ciudadela durante 42 días después de follar la amante del Capitán General de Cataluña

    I had been in Barcelona for a week, and was beginning to wonder why I had not heard from Nina; but one evening she wrote me a note, begging me to come on foot and alone to her house at ten o’clock the same night.

    If I had been wise I should not have gone, for I was not in love with the woman, and should have remembered the respect due to the viceroy; but I was devoid of all wisdom and prudence. All the misfortunes I have experienced in my long life never taught me those two most necessary virtues.

    At the hour she had named I called on her, wearing my great coat, and with a sword for my only weapon. I found Nina with her sister, a woman of thirty-six or thereabouts, who was married to an Italian dancer, nicknamed Schizza, because he had a flatter nose than any Tartar.

    Nina had just been supping with her lover, who had left her at ten o’clock, according to his invariable custom.

    She said she was delighted to hear I had been to dinner with him, as she had herself spoken to him in my praise, saying how admirably I had kept her company at Valentia.

    «I am glad to hear it, but I do not think you are wise in inviting me to your house at such late hours.»

    «I only do so to avoid scandal amongst my neighbours.»

    «In my opinion my coming so late is only likely to increase the probability of scandal, and to make your viceroy jealous.»

    «He will never hear of your coming.»

    «I think you are mistaken.»

    I went away at midnight, after a conversation of the most decent character. Her sister did not leave us for a moment, and Nina gave her no cause to suspect the intimacy of our relations.

    I went to see her every evening, without encroaching on the count’s preserves. I thought myself secure, but the following warning should have made me desist if I had not been carried away by the forces of destiny and obstinacy in combination.

    An officer in the Walloon Guards accosted me one day as I was walking by myself just outside the town. He begged me in the most polite manner to excuse him if he spoke on a matter which was indifferent to him but of great consequence to me.

    «Speak, sir,» I replied, «I will take whatever you say in good part.»

    «Very good. You are a stranger, sir, and may not be acquainted with our Spanish manners, consequently you are unaware of the great risk you run in going to see Nina every evening after the count has left her.»

    «What risk do I run? I have no doubt that the count knows all about it and does not object.»

    «I have no doubt as to his knowing it, and he may possibly pretend to know nothing before her, as he fears as well as loves her; but if she tells you that he does not object, she either deceives herself or you. He cannot love her without being jealous, and a jealous Spaniard . . .

    «Follow my advice, sir, and forgive my freedom.»

    «I am sincerely obliged to you for your kind interest in me, but I cannot follow your advice, as by doing so I should be wanting in politeness to Nina, who likes to see me and gives me a warm welcome. I shall continue to visit her till she orders me not to do so, or till the count signifies to me his displeasure at my visits to his mistress.»

    «The count will never do such a thing; he is too careful of his dignity.»

    The worthy officer then narrated to me all the acts of injustice which Ricla had committed since he had fallen in love with this woman. He had dismissed gentlemen from his service on the mere suspicion that they were in love with her; some had been exiled, and others imprisoned on one frivolous pretext or another. Before he had known Nina he had been a pattern of wisdom, justice, and virtue, and now he had become unjust, cruel, blindly passionate, and in every way a scandal to the high position he occupied.

    All this should have influenced me, but it had not the slightest effect. I told him for politeness’ sake that I would endeavour to part from her by degrees, but I had no intention of doing so.

    When I asked him how he knew that I visited Nina, he laughed and said it was a common topic of conversation all over the town.

    The same evening I called on her without mentioning my conversation with the officer. There would have been some excuse for me if I had been in love with her, but as it was . . . I acted like a madman.

    On the 14th of November I went to see her at the usual time. I found her with a man who was shewing her miniatures. I looked at him and found that he was the scoundrel Passano, or Pogomas.

    My blood boiled; I took Nina’s hand and led her into a neighbouring room, and told her to dismiss the rogue at once, or I would go to return no more.

    «He’s a painter.»

    «I am well acquainted with his history, and will tell you all about it presently; but send him away, or I shall go.»

    She called her sister, and told her to order the Genoese to leave the house and never to enter it again.

    The thing was ‘done in a moment, but the sister told us that as he went out he had said,—

    «Se ne pentira.» («He shall be sorry for it.»).

    I occupied an hour in relating some of the injuries I had received from this scoundrelly fellow.

    The next day (November 15th), I went to Nina at the usual time, and after spending two hours in pleasant converse with her and her sister I went out as the clocks were striking midnight.

    The door of the house was under an arcade, which extended to the end of the street. It was a dark night; and I had scarcely gone twenty-five paces when two men suddenly rushed at me.

    I stepped back, drawing my sword, and exclaiming, «Assassins!» and then with a rapid movement, I thrust my blade into the body of the nearest assailant. I then left the arcade, and began to run down the street. The second assassin fired a pistol at me, but it fortunately missed me. I fell down and dropped my hat in my rapid flight, and got up and continued my course without troubling to pick it up. I did not know whether I was wounded or not, but at last I got to my inn, and laid down the bloody sword on the counter, under the landlord’s nose. I was quite out of breath.

    I told the landlord what had happened, and on taking off my great coat, I found it to be pierced in two places just below the armpit.

    «I am going to bed,» I said to the landlord, «and I leave my great coat and the sword in your charge. Tomorrow morning I shall ask you to come with me before the magistrate to denounce this act of assassination, for if the man was killed it must be shewn that I only slew him to save my own life.»

    «I think your best plan would be to fly Barcelona immediately.»

    «Then you think I have not told you the strict truth?»

    «I am sure you have; but I know whence the blow comes, and God knows what will befall you!»

    «Nothing at all; but if I fly I shall be accounted guilty. Take care of the sword; they tried to assassinate me, but I think the assassins got the worst of it.»

    I went to bed somewhat perturbed, but I had the consoling thought that if I had killed a man I had done so to self-defence; my conscience was quite clear.

    At seven o’clock the next morning I heard a knocking at my door. I opened it, and saw my landlord, accompanied by an officer, who told me to give him all my papers, to dress, and to follow him, adding that he should be compelled to use force in case of resistance.

    «I have no intention of resisting,» I replied. «By whose authority do you ask me for my papers?»

    «By the authority of the governor. They will be returned to you if nothing suspicious is found amongst them.»

    «Where are you going to take me?»

    «To the citadel.»

  • Herido el científico Méchain inspeccionando una máquina de su colega Salvá, que hace de caballo

    Un médecin célèbre, dont il avoit fait la connoissance à Barcelone, le pressoit depuis quelque temps de venir voir une machine hydraulique nouvellement établie dans une campagne voisine [San Andrés de Palomar]. Méchain avoit toujors différé, tant qu’avoient duré les observations astronomiques; mais au moment de retourner en France il ne put refuser cette satisfaction aux instances de son ami. Leur arrivée n’ayant point été prévue, ils ne trouvèrent pas les chevaux qui faisoient ordinairement le service de la machine. Le docteur, aidé de son domestique, se crut assez fort pour la faire jouer. Méchain, placé dans un endroit un peu élevé auprès du réservoir, admiroit la quantité d’eau qu’il voyoit affluer: tout à coup il entend des cris perçans, et en se retournant il aperçoit le docteur et son domestique entrainés par la machine que leurs premiers efforts ont pu mettre en mouvement, mais qui les maîtrise à son tour; il se précipite pour les secourir, et à l’instant la barre qui les a renversés leur échappe des mains, vient le frapper lui-même, et le lance contre un mur au pied duquel il tombe sans connoissance et baigné dans son sang. Le docteur tout froissé se relève et court à son ami qu’il croit mort, et qui reste plusieurs heures sans donner le moindre signe de vie. Enfin, à force de soins, on parvient à lui ranimer le pouls. On le transporte à la ville [Barcelona], où il arrive au milieu de la nuit; mais comme on n’a nul espoir de le rappeler à la vie, on remet au matin la visite de ses blessures. Le jour venu, en lui trouve le côté droit cruellement froissé, plusieurs côtes enfoncées, la clavicule démise et brisée. On le panse, un peu tard peut-être; rien ne lui rend la connoissance: il la recouvre enfin au bout de trois jours, et ne sent son existence que par une fièvre ardente, des douleurs de tête insupportables, et les regrets plus cuisans encore de voir passer dans l’inaction le temps le plus précieux de l’année, celui dont il se disposoit à faire un si bon usage, lui qui dans les premiers jours de son arrivée a Barcelone, ayant aperçu une comète nouvelle [C/1793 A1], s’excusoit, pour ainsi dire, d’avoir donné quelques instans à des observations pour lesquelles il n’étoit point envoyé. «Ce n’est pas ma faute,» nous disoit-il en faisant part de sa découverte à l’Academie des sciences, «je ne la cherchois pas.»

    Deus mois entiers il fut condamné à l’immobilité la plus absolue. L’impatience trop légitime que le dévoroit retarda sans doute sa guérison. Son accident étoit arrivé dans les premiers jours du printemps; aux environs du solstice [1793 Jun 21 Fri at 01:19:45] il ne pouvoit encore se servir du bras droit. Les médecins et les chirurgiens les plus habiles de Barcelone croyoient que jamais il ne pourroit en recouvrer l’usage. Six mois auparavant il avoit observé le solstice d’hiver: celui d’été devoit lui donner une connoissance plus complète de l’obliquité de l’ecliptique. Il voulut au moins ensayer ce qu’il pourroit faire avec un seul bras. Il se faisoit placer auprès du cercle: son adjoint préparoit l’observation; Méchain ne se réservoit que le soin de donner à la lunette les mouvemens qui devoient placer le bord du soleil sur le fil. Pour apprécier les efforts que lui coûtoient ces observations dans l’état de gène et de souffrance où il se trouvoit, il faut avoir fait de pareilles observations, connoître la position de l’observateur, obligé de se courber pour apercevoir l’astre à la hauteur solsticiale, et songer qu’à la latitude de Barcelone le soleil est encore de 8 degrés plus élevé que nous l’avons à Paris. Cet essai convainquit Méchain qu’il n’étoit pas en état de reprendre la mesure de la méridienne. On lui conseilla les eaux et les douches de Caldas; cependant elles ne lui rendirent pas le libre usage du bras droit. Il apprenoit à s’en passer, et ce qu’il regretoit le plus, c’étoient six mois perdus dans l’inaction. S’il parloit de son accident, il ne le considéroit que sous ce point de vue; mais il n’aimoit pas à en parler, soit qu’il le regardât comme l’effet d’une complaisance qu’il n’auroit pas dù se permettre quand tout son temps appartenoit à la mission dont il étoit chargé, soit aussi (car ce scrupule peut paroître incroyable, quoique parfaitement dans le caractère de Méchain), soit, dis-je, qu’il voulût ménager le docteur, à qui il n’en resta pas moins sincérement attaché depuis. S’il se permet dans une de ses lettres ces mots dans lesquels on pourroit voir un reproche: «Sans lui ce malheur ne fût point arrivé», il ajoute aussitôt: «mais sans sa présence je n’existerois plus.»

  • Temiendo una revolución libertaria y republicana, la multitud masacra a todos los 128 prisioneros franceses en el antiguo convento de San Agustín

    Habiendo cundido la voz de que los prisioneros franceses acuartelados en S. Agustin el viejo, querian plantar en la esplanada de la ciudadela el árbol de la libertad, alborotóse contra ellos el pueblo, y á pesar de los esfuerzos de las autoridades, fueron muertos los ciento veinte y ocho que habia.

  • Los franceses toman la ciudadela por sorpresa

    Dia 29 Lunes de carnaval.

    Esta mañana á eso de las 11½ se ha executado en la esplanada como en los demas dias el exercicio, o revista por las tropas francesas en cuyo acto habia bastante gente que admiraba la gallardia de la tropa y lo pronto de sus evoluciones.

    Durante las mismas ha pasado hácia la Ciudadela la guardia francesa que debe relevar á la otra que hay en la puerta principal de la misma.

    A poco rato se ha visto pasar al General Lechi montado en un brioso y blanco caballo, y se dirigía con dos de sus Edecanes á dicha Ciudadela.

    Apenas Lechi ha entrado en ella se han visto desfilar hacia sus puertas toda la coluna que estaba en la esplanada lo que ha dexado parados á los espectadores.

    A la una dada se ha visto salir de la Ciudadela corriendo hácia palacio sin sombrero ni color en los labios, á su Gobernador D. Juan Viard de Jantilly, y como en seguida ha salido de la misma algun paysano por esto se ha sabido la fatalísima novedad de haberse los franceses apoderado de aquella importante Plaza con la mayor felonia, pues al estar la guardia francesa en aptitud de relevar á la otra de su misma nacion siendo ambas muy y muy superiores á la Española que habia no ha podido ésta impedir la entrada ni levantar su puente levadizo.

    Creyose á los principios el Gobernador que el General Lechi venia á hacerle la visita prometida pero quando ha visto tan numerosa coluna de Infantería ha quedado tan parado y fuera de sí que bazando corriendo de su casa, y presentado al mismo que estaba en la plaza, le ha dicho muy enojado: Esta es la visita que me habíais prometido? Y volviendo la espalda ha volado á comunicarlo al Capitan General Conde de Ezpeleta á quien ha hallado no peños confuso por tamaña novedad, que apenas creia y que preveía era imposible remediar teniendo los franceses tan formidable fortaleza con tan numerosa coluna veterana.

    En el interin que el Gobernador se hallaba en palacio se ha visto en la Ciudadela que á un golpe de caxa se han desprendido de la coluna formada en su plaza varias guardias que han ido á relevar las de los Españoles. A otro golpe de caxa se ha visto ponerse dos soldados con fusil frente cada una de las ventanas baxas de los pavellones, y de las puertas de los mismos, á fin de impedir que salieran o saltáran los moldados Españoles que estaban dentro. Es imposible pintar el furor y despecho de la Oficialidad y tropa, viendo tan pesada burla.

    No lo es menos describir la consternacion que al momento se ha difundido por Barcelona, de modo que en un cerrar y abrir de ojos se ha visto la esplanada y plaza de palacio llena de paisanage, y todos con sus semblantes muy coléricos y enojados. Han salido varios Regidores, y hasta el mismo Gobernador D. Cárlos de Witte para tranquilizar la gente y mandarla retirar á sus casas. Todas las calles desde la Platería á palacio, la plaza del Borne y sus inmediaciones, han cerrado las puertas, lo que acaba de infundir mas terror.

    La rabia ha subido de punto quando desde la misma plaza de palacio y muralla del mar, se ha observado á la una y media que otra columna francesa cubria el camino de Monjuich, llegando su vanguardia á su rastillo. Procuraban las patrullas y Autoridades dispersar y persuadir á la gente que retirasen, pero no habia forma de conseguirlo [Este chocante paso será el objeto de la primera lámina del primer quaderno de la coleccion colcográfica de los principales sucesos de Cataluña, que se está ya concluyendo.].

    Toda la tarde ha continuado la consternacion y rabia viendo perdida la Ciudadela y en víspera de perderse Monjuich, aunque á las cinco no habia entrado en él la tropa francesa. Con esto es facil conocer qual estaría Barcelona en esta tarde última de carnaval. Solo se conocia serlo no por las máscaras y bulla, sino por las 40 horas que segun estilo estan en aquellos tres dias en la Parroquial Iglesia de Santa María del Mar.

    Vense baxar y subir partes y contextaciones de Monjuich, pero su Gobernador interino el Brigadier D. Mariano Álvarez [El mismo que ocupará tan distinguida lugar en este Diario por la inmortal defensa de Gerona, que estuvo á su cargo.] no quiere ceder en abrirles las puertas. Témese una sangrienta jarana.

    El General frances que está apostado con un cuerpo de observacion en las casitas de San Beltran situadas en la falda de Monjuich, ha tenido la avilantez de abrir dos de los pliegos cerrados que el Señor Álvarez enviaba á nuestro Capitan General Conde de Ezpeleta.

    Vense salir al anochecer de las casas de sus alojamientos los Oficiales franceses, y trasladarse á los quarteles y Cindadela, sin duda para estar prontos desde dichos puntos á obrar en caso necesario, y que temen cercano atendida la fermentacion del Pueblo.

    Los Welites que desde el dia de su llegada estuvieron alojados en casas particulares, por considerarse á los individuos de aquel cuerpo como á otros tantos Oficiales, han salido á la misma hora de sus respectivos alojamientos, y quedan aquartelados en las Atarazanas.

    Esto, y el notar que todos los Generales ponen dobladas centinelas, no solo en las puertas de sus casas, sino tambien en las boca-calles inmediatas, hace ver el temor de nuestros huéspedes.

    Baxan los partes de resistencia á la entrega, la que creen los franceses no se verificará sino á la fuerza, y así es que han recogido quantas escalas habia en el convento de San Francisco de Asis, y otros parages para intentar el asalto. Aunque los políticos y militares se rien de tan débiles medios, pero lloran las desgracias que les serán consiguientes.

    Son las 10 de la noche, y todavía no han entrado los franceses en Monjuich, reparándose desde esta Ciudad las fogatas que hacen en sus inmediaciones para hacer los ranchos o calentarse.

    Hasta la misma hora queda todavía de planton el centinela avanzada del Castillo, despues de levantados los puentes á la una de la tarde. Dicho sereno centinela es de los voluntarios de Cataluña.

    A las 11 de la misma noche estando los terrados de las casas de Barcelona coronados de frenéticos espectadores, se ha visto al favor de las fogatas entrar en Monjuich las tropas francesas.

    Qual haya sido la sensacion que ha causado en Barcelona, qual el abatimiento y variedad de pareceres sobre la conducta de nuestro Capitan General Conde de Ezpeleta, se dexa todo para la Idea de mañana como á 1.° de mes.

  • Ejecución por los franceses de Joaquín Pou, Juan Gallifa, José Navarro, Juan Massana y Salvador Aulét

    Por órden de los franceses son ejecutadas cinco personas de quienes se suponia que habian atentado contra la vida del ejército francés. Llámaseles comunmente los héroes de la patria.

  • Sale el ejército francés y entran elementos del hispano-británico, incluso el Héctor de San Andrés; linchamientos y detenciones de traidores como un cierto Pujol

    El 27 verificóse el relevo de todas las guardias de la ciudad y fuertes, en medio de un viento cual no habia memoria de otro tan espantoso, acompañado de espesa lluvia. El dia antes llegó á Habert una órden de Luis XVIII, para que á las 48 horas se hallase ya camino de la frontera. A las cinco y media de la madrugada del 28 acabó de desfilar por la puerta de D. Cárlos el ejército francés, no entregando su gefe hasta última hora los badajos de las campanas: tanto les tenia acobardados el tañido de las mismas. Un cañonazo disparado del fuerte de D. Cárlos anunció que acababa de salir el último soldado de la tropa invasora, y al punto se hizo salva real en las demás fortalezas.

    A las diez entró al frente de su brigada por la puerta Nueva el invicto Manso, yendo por el centro del paseo de S. Juan á guarnecer la Ciudadela, de la que era nombrado gobernador, y cuyo punto ocupaban ya desde las tres de la madrugada, en que entraron por la puerta del Socorro, algunas compañias de su mando. El pueblo le acompañó en triunfo, gritando con el mayor entusiasmo: «¡Viva D. José Manso!» Inútilmente se esforzaba el héroe catalan en suplicar que no se diesen mas vivas que á España y á Fernando: su nombre era tan grato como éstos al arrebatado y numeroso gentio que le rodeaba. A la misma hora entraron por la puerta de Santa Madrona las divisiones de Sarsfield y Llauder. Este último nombrado gobernador de Monjuich, subió al castillo despues de revistada la columna en la muralla del Mar y Rambla, en donde arengó Sarsfield á la tropa concediendo perdon á los desertores que se presentasen.

    Numerosas patrullas pasaron en seguida á prender á los que habian sido empleados de los enemigos. Adelantóse á ello el populacho, apedreando las casas de los afrancesados y á cuantos encontraba por las calles ó mal escondidos. Quiso guarecerse uno de ellos en una casa frente de la Aduana, donde protegiéndole un oficial español, fué conducido arrestado á la guardia de la puerta de Mar, en medio de afrontosos insultos. Sufriólos tambien en la Rambla D. Antonio Vago, tachado de amigo ó pariente de Godoy y ex-contador de ejército francés, el cual fué arrestado en el convento de la Trinidad. Capturóse tambien á un lego agustino, al verdugo y á dos paisanos, vulgarmente apellidada de los Jusepets, se presentaron de rejas á dentro, temerosos de mayor mal. Otros mas comprometidos habian intentado fugarse por mar, pero volviéndoles el huracan al puerto, acudió allá la multitud, y apelando á las piedras, descalabró á un ex-polizonte. Todavia fueron por la noche reducidos á prision los ex-adjuntos de la mereria D. José Pujol y D. N. Mercader, junto con los PP. Llosada y Malet. Posteriormente y en distintos puntos del principado, fuéronlo igualmente los intrusos canónigos Postius y Sopena, con otros varios.

  • Se comienza a arar para hacer el Jardín del General

    Se comienza á arar el terreno en que se formó el jardin vulgarmente llamado del general.

  • Protesta eclesiástica contra la represión absolutista

    Aqui se dió principio á los conjuros y anatemas: la voz de persecucion y de esterminio pronunciada por los que se apellidaban ministros de paz y del Santuario resonaba en la cátedra del Espiritu Santo, y con el Crucifijo en la mano escitaban al alucinado pueblo á teñir el aguzado puñal con sangre fratricida. Reprendiendo estos escesos el gobernador eclesiástico de la Diócesis de Barcelona, dijo: que se habia profanado la cátedra del Espiritu Santo con espresiones bajas, escitando al odio y á la venganza. (Circular de 25 de Noviembre de 1823)

  • Las bullangas de Barcelona: los gobiernos civil y militar amenazan mientras preparan su huida

    Al dia siguiente, 27, el Comandante jeneral de las armas y el Gobernador civil, que en la azarosa noche del incendio se habían mantenido bastante pasivos, si debemos deducirlo de las providencias tomadas, dieron una proclama, en que, despues de pintar la gravedad de los desórdenes, hijos, dijeron, de cobardes ejemplos producidos por el brazo asesino de un puñado de enemigos del orden, que en Zaragoza y Reus acababan de subvertir la sociedad; amenazaron aquellas autoridades en estos términos: «Disposiciones fuertes, enérjicas, sin contemplacion ni miramiento á clases ni personas, se seguirán en breve, y la terrible espada de la justicia caerá rápidamente sobre las cabezas de los conspiradores y sus satélites…. Los malvados sucumbirán del mismo modo por el peso de la ley en un juicio ejecutivo, que fallará la comision militar, con arreglo á las órdenes vijentes. Al recordaros la existencia de aquel tribunal de escepcion, es justo advertiros que iucurriréis en delito sujeto á su conocimiento, si á las insinuaciones de la autoridad competente no se despeja cualquier grupo que infunda recelo á la misma. El arresto seguirá á la infraccion, el fallo á la culpa, y las lágrimas del arrepentimiento serán una tardía espiacron del crimen.»

    Fué esta proclama la precursora del jeneral Llauder, y nadie dudaba que luego de su llegada, despuesde tomadas las convenientes medidas, mandaría cortar la cabeza, militar y ejecutivamente, á aquellos que bubiesen designado los parles de la policía ó las delaciones de sus secretos espías. Al aspecto de tan melancólica perspectiva, el Pueblo se conmovió de nuevo; se reunió delante de su palacio, y dió el grito de ¡muera Llauder! ¡muera el tirano!; y el Jeneral, con parte de la tropa con que babia entrado, se encerró en la misma noche del 27 en la Ciudadela de la plaza, de la que salió al amanecer del 28 para Mataró, desalojando despues el palacio del que sacó todo su equipaje.

    Este fué, á nuestro entender, el primer triunfo qüe consiguió el Pueblo de Barcelona, porque muy pocos de sus habitantes tomaron parte en los acontecimientos de la noche del 25, al paso que nadie ó muy pocos hubo que no tomasen parte en la comun alegría que causó la retirada de Llauder. Y no es nada estraño que fuese público y jeneral el gozo, porque no hay felicidad donde no hay libertad; y no hay libertad donde no se vive bajo el imperio de las leyes: no hay leyes donde el despotismo puede atropellar impunemente al ciudadano, y el déspota no halla contrapeso que le detenga; reina el despotismo siempre que el ciudadano puede ser preso por la simple delación de un malvado y castigado militarmente sin que apenas se le dé tiempo para pensar á su defensa; y por un juicio mas que sumario, en que, para abreviarle, se prescinde de los trámites y formalidades que son la única salvaguardia de la seguridad individual. Estas reflexiones encargamos no las olviden los que lean la relacion de los acontecimientos del dia 5 de agosto.

  • Masacre liberal de los prisioneros carlistas sin resistencia por parte de las autoridades

    While the preparations for [the levy of fresh troops] were in progress, the liberals of Barcelona outdid even their former crimes by the perpetration of still more revolting horrors. The details of this insurrection show that it was not a sudden ebullition of popular frenzy, but the work of forethought and previous arrangement.

    On the 4th of January 1836, a crowd assembled in the main square, and, with loud imprecations and yells of revenge, demanded the lives of the Carlist prisoners confined in the citadel. Thither they immediately repaired, and, not meeting with the slightest resistance from the garrison, scaled the walls, lowered the drawbridge, and entered the fortress; their leaders holding in their hands lists of those whom they had predetermined to massacre. When the place was completely in their possession, the leaders of the mob began to read over their lists of proscription, and, with as much deliberation as if they had been butchers selecting sheep for the knife, had their miserable victims dragged forward, and shot one after another, in the order of their names. The brave Colonel O’Donnel was the first that perished. His body, and that of another prisoner, were dragged through the streets, with shouts of «Liberty!» The heads and hands were cut off, and the mutilated trunks, after having been exposed to every indignity, were cast upon a burning pile. The head of O’Donnel, after having been kicked about the streets as a foot-ball by wretches who mingled mirth with murder, was at last stuck up in front of a fountain ; and pieces of flesh were cut from his mangled and palpitating body, and eagerly devoured by the vilest and most depraved of women. From the citadel the mob proceeded to the hospital, where three of the inmates were butchered ; and from the hospital to the fort of Atanzares [Atarazanas/Drassanes], where fifteen Carlist peasants shared the same fate. In all, eighty-eight persons perished.

    This deliberate massacre of defenceless prisoners, and the worse than fiendish excesses committed on their remains, satisfied the rioters for the first day; but, on the next, they presumed to proclaim that fruitful parent of innumerable murders—the constitution of 1812. This was too much to be borne. Even then, however, two hours elapsed before a dissenting voice was heard; when a note arrived from Captain Hyde Parker, of the Rodney, who not long before, in obedience to the orders of a peaceful administration, had landed fifteen thousand muskets in the city. His offer to support the authorities against the friends of the obnoxious constitution was not without effect. The leaders of the political movement were allowed to embark on board the Rodney, and the tumult subsided, rather from being lulled than suppressed. No punishment whatever was inflicted on the murderers and cannibals of the first day ; their conduct, perhaps, was not considered to deserve any.

  • Empieza el derribo de la ciudadela

    JUNTA SUPREMA
    DE VIGILANCIA Y SEGURIDAD PUBLICA DE LA PROVINCIA DE BARCELONA

    Atendiendo la necesidad que tiene esta Junta de operarios para el derribo del frente interior de la ex-Ciudadela
    DECRETA
    Que la mitad de los albañiles y peones que están empleados en construccion de obras particulares, se presenten sin escusa mañana al amanecer en la Ciudadela de esta Plaza y á disposicion del comandante de Zapadores de M. N. D. Vicente Zulueta, á recibir sus órdenes con los respectivos maestros y prevenidos con sus útiles é instrumentos necesarios para dicho derribo. Barcelona 28 de octubre de 1841.
    El Presidente,
    Dionisio Valdés.
    El vocal Secretario,
    Antonio Benavent

    Emprenta de A. BRUSI

  • Masacre de militares por la población

    Une simple querelle d’ouvriers et de douaniers aux portes de Barcelone vient de donner lieu à une insurrection terrible. Les corps des miliciens s’étant joints au peuple, la garnison, commandée par les généraux Van Halen, Zurbano et Zavala et forte, dit-on, de 15,000, s’est trouvée attaquée de tous côtés avec fureur. Le 15 novembre le combat devint général; on se battoit dans presque toutes les rues. Les miliciens et les habitans tirèrent sur les troupes duhaut des maisons. Des pierres, des meubles, de l’eau bouillante pleuvoient sur les soldats. A la fin les généraux ordonnèrent la retraite, et la garnison sortit des murs , en laissant, dit-on, 500 morts derrière elle. Le général Zavala est au nombre des prisonniers. Dans la nuit, les insurgés s’emparèront du fort de Ro. La citadelle fut également évacuée, et les troupes ne se maintinrent que dans le fort de Montjuich. Une junte fut formée à la hâte de personnes du peuple; le principal membre se nomme Juan-Manuel Garsy. La vraie cause de ce mouvement ne semble pas connue. Dans la proclamation publiée par la junte, on proclame la déchéance d’Espartero et de son gouvernement. La population de Barcelone depasse les 200,000 âmes. Les places de Vich, de Manreza, de Tarragone, de Reuss, de Gironne, etc. se sont prononcées en faveur du mouvement.

  • El ejército huye de Barcelona

    La garnison de Barcelone évacue toutes les casernes de la ville et tous les forts, à l’exception de celui de Montjouy.

  • Prim escapa de linchamiento por la Junta Central; más recuerdos de la Jamancia

    No satisfacían á la Junta de Barcelona los propósitos del Gobierno de Madrid. Querían Junta Central á todo trance, según la promesa de Serrano. Negáronse á todo concierto, y nada fué capaz de torcer su intento: ni el anuncio de que se convocarían nuevas Cortes, ni el de que se propondría en ellas la declaración de mayor edad de la Reina, ni el nombramiento de Prim para el cargo de Gobernador militar de Barcelona. Creyóse este nombramiento simpático para los catalanes; pero en seguida se le pusieron en frente á Prim el batallón de la Blusa y los Voluntarios, por más que trató de reducirlos á la obediencia, arengándoles en la esplanada de Atarazanas. Fuí testigo de aquella escena desde la Muralla del mar. Eran las cinco de la tarde del I.º de Setiembre. Los batallones estaban formados en masa, dando frente al sitio donde nos hallábamos los espectadores. No se oía ni una mosca. Prim, recién ascendido á brigadier, se presentó con uniforme de diario; levita cerrada, entorchaditos de plata y bastón de mando. Da un par de vueltas entre filas, y se encara con los Voluntarios. Estaba pálido, convulso, pero sereno, firme la mirada. De repente levanta el bastón en alto y dice con voz solemne: ¡Voluntarios! ¡la Patria peligra! No pudimos oír más. Se armó un gran estrépito; las filas se rompieron, las culatas hirieron el suelo, los cañones de los fusiles brillaron movidos en varas direcciones. Temimos una descarga, que por fortuna no vino. La muralla quedó despejada y Prim desapareció de nuestra vista. Supe después que á duras penas había conseguido, á favor del tumulto, salir de Atarazanas para trasladarse á la Ciudadela con las demás Autoridades que de Madrid dependían. Desde aquel punto la Ciudad quedó abandonada á la Junta, que se renovó con elementos más acentuados.

    Ensoberbecidos con aquel triunfo, lograron afirmar su dominación los de la Junta, y entonces empezó para Barcelona aquel desastrado período de desdichas y anarquía que duró hasta últimos de Noviembre de 1843: bien cerca de tres meses.

    Las dos terceras partes de la población emigraron en el acto. Nosotros tuvimos que aguantar la mecha por bastante tiempo, durante cincuenta y cuatro días. Fué en un principio para arreglar algunos asuntos; después porque mi Madre cayó enferma, postrada por una dolencia, efecto de tanto disgusto, de tanto sobresalto, que acabaron por quebrantar su espíritu y su cuerpo. De los cincuenta y cuatro días, ni uno solo pasó sin que oyésemos un vivo cañoneo desde el alba hasta anochecer, ni uno solo en que no llevaran por mi calle docenas de camillas con muertos y heridos. Pero algunos se señalaron más especialmente por el estrago y las matanzas. Tales fueron el 7 de Octubre, en que los sublevados intentaron tomar la Ciudadela, y tales, sin interrupción, desde el 20 al 24 del propio mes, cuando todos los Fuertes ocupados por tropas del Gobierno vomitaron á porfía sobre la plaza bombas, granadas y metralla. Entonces las parihuelas no pasaban por docenas, sino á centenares.

    Había que tomar un partido para matar el tiempo, y ese fué salir todas las tardes á brujulear un rato por las cales; acompañábame mi Padre ó un amigo, el cónsul de Prusia, joven alemán muy instruído, que chapurreaba el castellano, y cada vez que silbaba una bala de cañón, decía, dando una patada en el suelo: es un silbido infame. En estos paseos nos arriesgábamos bastante, porque ya nos íbamos acostumbrando al peligro y no nos dejábamos vencer del miedo. Un día, pasito á paso, fuimos llegando hasta un camino cubierto que habían practicado los insurgentes en la primera rampa de la Muralla del mar. En el momento de pasar nosotros, un proyectil de la Ciudadela vino á derribar parte del muro de contención, sepultando entre la ruinas á un joven de la Blusa, que estaba de centinela. Sólo un pie quedó fuera. Lastimados de este espectáculo nos retiramos; pero otro día diónos la humorada de deslizarnos por los Cambios, hasta las callejuelas contiguas á la plaza de San Sebastián; allí las tropas, desde el Muelle viejo, se tiroteaban con los Voluntarios colocados en las ventanas. En cada bocacalle había un pelotón dispuesto á hacer fuego. No me explico cómo pudimos librarnos de un balazo, y aun tuvimos la santa calma de pararnos en una esquina para preguntarle á un arrapiezo de fusil y canana si tenía miedo. Naturalmente, de estas cosas no chistábamos palabra á mi Madre, que, á saberlo, hubiera salido á disgusto. Pero, ¿qué había que hacer? ¡Es tan aburrido vivir en una plaza sitiada!

    En honor de la verdad, tales calaveradas se repitieron pocas veces. Lo más común era sentarnos en alguna tienda, de nuestra calle ´de las vecinas, y esperar el desfile de las camillas, por si había alguien á socorrer en el barrio. Si queríamos estirar las piernas, avanzábamos hasta la Rambla, en traje de toda confianza, zapatillas, bata y creo que en mangas de camisa, porque, á la verdad, la sociedad que habíamos de encontrar, sin distinción de aliados y enemigos, no exigía mayores etiquetas. La Ciudad desierta; únicamente, y á todas horas, circulaba patrullas, retenes ó pelotones sueltos de ciudadanos de la Blusa, con aire matón, torva mirada y caras de vinagre. Habían tomado estas fuerzas el nombre de Camancios ó de la Jamancia, según dicen, del verbo jamar, que equivale á comer, en germanía. Sobre la blusa azul, que era la prenda reglamentaria, Jefes y Oficiales ostentaban los distintivos é insignias militares. Los rasos usaban fusil, ó carabina ó trabuco, y en el cinto la canana, un par de pistolas y un puñal bien afilado. Pantalón gris, dejando al desnudo media pierna; alpargatas, gorro encarnado con borla negra, y casi todos barba Luchana, ó sea bigote caído y unido á la perilla. Burlábanse de los proyectiles, haciendo diario alarde de arrancar las espoletas. En el Fuerte del Mediodía y en el ataque de la Ciudadela se acreditaron de valerosos hasta la temeridad y, en ciertos momentos, hasta el heroismo. A modo de condecoración, muchos de ellos lucían en el pecho una paella ó sartencíta de plomo, que correspondía á su terrible grito de guerra: madurs á la paella moderados á la sartén). Era el trágala ó el ça ira de aquellos alborotadores. También cantaban himons patrióticos de su invención. El más popular era el que terminaba con el siguiente estribillo:

    Chim, chim, chim,
    Viva la Junta, viva la Junta;
    Chim, chim, chim,
    Viva la Junta y morí en Prim.

    Yo, que estaba leyendo entonces, con más interés que nunca, la historia de la Revolución francesa, encontraba en aquellas escenas algo como una pequeña reproducción de la época del Terror, afortunadamente sin la guillotina. Algunos furiosos corrían sueltos por las calles, blandiendo enormes sables y dando á discreción vivas y mueras; y entre ellos se distinguía un localis que campeaba de valiente y se cosió en las mangas los galones de teniente coronel, no sé si dados por la Junta ó improvisados á capricho. Holgábame yo mucho con hacerle charlar, y cualquiera que me hubiese visto mano á mano con tan extraño personaje, creyera de fijo que me estaba ensayando en el oficio de descamisado, para el cual, y Dios me lo perdone, me he sentido siempre con poquísima vocación, apesar de mis ideas avanzadas.

    Entre tantas miserias, lo que más de cerca nos afligía era la escasez de víveres. Pagábamos 30 reales por una gallina; la vaca y la ternera andaban por las nubes; el vino lo acaparaban los de la Blusa. Estábamos á ración de pan, porque no había provisión de harinas.

  • La Jamancia: Barcelona es tomada por los rebeldes

    [La Jamáncia]

    (Sábado).

    Serian las dos y media de la madrugada cuando ha entrado en esta Ciudad el batallon 3.° de Francos fuerte de unos 300 hombres con su comandante D. Francisco Riera, y que ocupaba hacia algunos dias el vecino pueblo de Sans, dirigiéndose inmediatamente á la plaza de la Constitucion donde se ha parapetado con fuertes barricadas, asestando cañones á cada una de las principales calles que desembocan en ella y prohibiendo el paso á toda clase de personas.

    Sabido al momento por el conde de Reus todo lo que en la ciudad ocurría mandó á buscar inmediatamente su compañía de Guias, dándoles orden para que fuesen á apoderarse de la casa Lonja, como en efecto lo verificaron.

    A eso de las siete de la mañana el Sr. gefe político D. Joaquín Maximiliano Gibert, ofició al Ayuntamiento para que pasase desde luego con todas sus dependencias á celebrar sus sesiones en el salon de la Junta de Comercio en el citado edificio, mas este creyéndose expuesto en aquel local se reunió en el de la Alcaldía sita en el ex-convento de Trinitarios en la calle de Fernando VII. En su consecuencia y en vista de haberse retirado las autoridades populares, el Sr. Gibert de acuerdo con el Capitan General, mandó al Sr. Prim que hiciese retirar su compañía de guias, verificándolo con ellos el citado Capitan General con la demas fuerza de la plaza que estaba á las órdenes del conde de Reus, desocupando al propio tiempo el real palacio y cerrando todas sus puertas.

    A medio día los de la Blusa y parte de los francos de Riera estaban ya posesionados en dicha casa Lonja, puerta del Mar y palacio.

    A las cinco de la tarde salieron de la ciudadela los Sres. Prim y Milans acompañados de su estado mayor, dirigiéndose por el Paseo de S. Juan y Puerta nueva al barrio de Gracia, para conferenciar, segun se dijo, con los gefes de los dos batallones de la Constitucion, que habian llegado á dicho punto, regresando juntos á la Ciudadela por la puerta del Socorro.

  • La Jamancia: instalación de la Junta Suprema, huida de refugiados

    (Domingo).

    Pasóse toda la mañana en espectacion y sin que se rompiesen las hostilidades.

    Á las cinco de la tarde llegó el vapor Mallorquín que habia salido el dia antes con uno de los hermanos Milans á buscar tropa de refuerzo en Tarragona. Al instante salieron los de la Blusa capitaneados por Castells y Torras y Riera, dirigiéndose hacia la Barceloneta á fin de impedir el desembarque ó hacer prisioneras las compañías que venian en el citado vapor.

    En vista de esto la Ciudadela disparó algunos metrallazos contra los Centralistas ó jamancios, enviando algunas partidas, entre ellas los guias de Prim para que se apoderasen del fuerte de la Linterna á fin de proteger el desembarque de la tropa; operaciones que lograron aquellos llevar á cabo con su acostumbrado arrojo y apesar de la obstinada resistencia que por parte de los Jamancios se les opuso y á quienes costó la pérdida de algunos hombres. Apesar de todo no pudiendo el vapor Mallorquín verificar el desembarque que intentaba por el vivo fuego que se le hacia tanto desde el muelle, como desde la muralla del mar y atarazanas, tuvo que salir y poner la gente en tierra mas allá del fuerte de D. Cárlos, apoyado por el vivo fuego de la tropa que se habia apoderado de parte del muelle, y el de cañon de la Ciudadela.

    A las seis de esta misma tarde se instaló por sí misma una Junta suprema compuesta de las personas siguientes: D. Antonio Baiges, presidente; D. José María Bosch, D. Vicente Soler, D. Rafael Degollada, D. José Vergés, D. José Massanet, D. Juan Castells, D. Agustin Reverter, y D. José María Montañá, secretario.

    A poco de constituida esta Junta, que si tituló Provisional, se dirigió á los habitantes de esta Provincia, invitándoles á que permaneciesen fieles á la bandera enarbolada y haciéndoles esperar que los demás pueblos secundarían su alzamiento, remitiendo igual invitacion á los ayuntamientos, por medio del siguiente oficio.

    La adjunta proclama enterará á V. de la constitucion de esta Junta y el lema que ha enarbola do al solo objeto de salvar la Constitucion repeti das veces infringida por el gobierno de Madrid; gobierno que ha desoído las justas y repetidas peticiones de varias provincias para la reunion de la Junta Central, condicion sin la que no puede apellidarse tal gobierno.

    Para conseguir el fin indicado ha contado esta Junta con la cooperacion de V., Municipalidad y M. N. de esa, esperando que al recibo de la presente, consultará la opinion del Cabildo y fuerza física y procederá al nombramiento de una Junta provisional de partido ausiliar de esta, que luego de pasados los primeros momentos ya se nombrará con toda la latitud posible, y se procederá luego al nombramiento de la efectiva Suprema.

    Esta Junta espera que V. se servirá acusarle recibo de la presente, y le dará cuenta del resultado con la prontitud posible.

    Dios etc.= Sr. Alcalde constitucional de

    Además de esta disposicion de dicha junta, y de otra en que se nombraba al Coronel D. Antonio Baiges gefe principal de las fuerzas que existían en esta ciudad, y para segundo al comandante de francos, D. Francisco Riera, se publicaron una proclama á los Españoles, firmada por el citado Baiges y D. Agustin Reverter; otra álos Nacionales, Barceloneses y liberales por el mismo Riera, y otra á los soldados del regimiento de la Constitucion por D. Isidro de Nieva, oficial del mismo cuerpo, cuyos escritos dejamos de publicar, por carecer de novedad, y á fin de no tener que entorpecer á cada paso con ellos la marcha de los acontecimientos.

    En la noche del 3 al 4 las tropas del Gobierno se hicieron fuertes en la Barceloneta y muelle, y los Centralistas se apoderaron del Baluarte del medio dia poniéndolo en estado de defensa. La emigracion ha sido espantosa en estos dos días.