Etiqueta: Antonio de Villarroel

  • La tropa quiere rendirse, la administración negociar, la gente luchar

    All the dispositions being made, Marshal Berwick opened the trenches on the night between the twelfth and thirteenth of July, on the east side, where the besieged did not expect to be attacked. The trenches were mounted by a Lieutenant-general, a Marshal de Camp, and two Brigadeers; ten battalions, and five hundred horse, besides two thousand five hundred pioneers to work in the night; and much the same disposition was made during the whole siege. The trenches were advanced within three hundred and eighty fathoms of the counterscarp: about two of the clock in the afternoon the besieged made a sally, being headed by their brave Matadors, several of whom were killed upon the spot, or were taken prisoners and hanged.

    On the same day, the deputation sent a trumpet with dispatches for Mr. Bellefontaine, who
    refused to receive them. The Marquis of Villaroël sent another, with a letter directed to the Marquis of Guerchy. The latter carried it unopened to Marshal Berwick, who returned it to the trumpet, and threatened to cause him to be hanged, if he returned any more to the camp; adding, that the rebels must only have recourse to the mercy of the King. A few hours after, some ladies from the town came to the camp, and presented themselves at the door of the General’s tent, in order to intreat him to grant them an asylum: but the Marshal would neither see nor hear them, and immediately sent them back to the town saying, that when he should be there, he would hear them. A Marshal de Camp, a Brigadeer, a Colonel, and five Captains, escaped from the town on the same day, and surrendered at discretion. They brought an account that the regular troops were disposed to surrender, but that the people were more obstinate than ever; that they were employed in throwing up a multitude of retrenchments, and declared that they would rather be buried in the ruins of their houses, than submit.

  • Berwick: la toma de Barcelona

    Voici une lettre de M. le maréchal de Berwick du 14, qui nous instruira encore mieux que ce que nous avons appris:

    «Toutes les brèches étant en état, et les débouchés faits tant dans le chemin couvert que dans le fossé, l’on donna, le 11, l’assaut général, au petit point du jour. M. de Dillon étoit lieutenant général de tranchée, et M. de Cilly, étant celui qui le devoit relever, s’y trouva aussi avec la nouvelle tranchée. L’attaque s’est faite par trente et un bataillons et trente-huit compagnies de grenadiers, soutenus de dix bataillons et autant de compagnies de grenadiers commandés par MM. de la Vere et de Guerchy, lieutenants généraux. Outre cela M. de Châteaufort, commandant les dragons, étoit détaché avec six cents dragons pour attaquer la redoute qui étoit à gauche à notre égard du bastion du levant; M. d’Armendaris, brigadier de cavalerie, soutenoit les dragons le long de la mer avec trois cents chevaux.

    «L’attaque se fit en même temps de partout et réussit parfaitement. Les grenadiers et les bataillons s’étendirent d’abord le long du rempart, et ensuite attaquèrent de toutes parts les retranchements que les ennemis avoient fait faire derrière tout le front de l’attaque. Les ennemis furent pareillement chassés des retranchements; l’on s’empara aussi de beaucoup de maisons et de quelques places encore plus en avant. Les ennemis revinrent par plusieurs endroits à la charge, mais nos gens se maintinrent partout hors ceux qui, sans ordre s’étoient étendus sur le rempart jusqu’à la gorge du bastion de Saint Pierre, d’où ils furent obligés de revenir à cause du feu épouvantable qui sortoit des couvents et des maisons retranchées. Nos gens voulurent retourner par cinq ou six fois, mais il n’y eut pas moyen de s’y loger, et la perte y fut très-considérable. L’on travailla à faire une coupure sur le rempart auprès du bastion du midi, afin de faire de nouvelles dispositions, et, par le moyen des maisons, se porter en avantjusqu’à la Rembla [Rambla]. Le feu dura avec grande véhémence jusque sur les quatre heures après midi que les ennemis firent rappeler. Les députés sortirent et après quelques allées et venues; le lendemain 12 au matin, ils revinrent implorer la clémence de S. M. C. On leur a accordé la vie et promis de ne point permettre de pillage. Toutes les troupes réglées de la garnison se sont rendues à discrétion, toutefois la vie sauve. Les bourgeois doivent retourner dans leurs maisons de la ville et remettre leurs armes; outre cela, la ville a envoyé ordre à Cardonne de se rendre, et le même jour, 12, on prit possession du Mont-Jouy.

    «J’oubliois de dire qu’après que la redoute fut prise, les dragons gagnèrent au plustôt la tête de l’attaque et se joignirent aux grenadiers; la cavalerie moula pareillement par les brèche dedans la ville. Nous avons perdu dans cette action au moins quinze cents hommes de tués ou de blessés, et les ennemis autant; il y eut plusieurs fougasses et mines qui nous firent beaucoup de mal, et qui dans quelques endroits ébranlèrent nos troupes.

    «Barcelone a tenu soixante et un jours de tranchée ouverte, mais aussi on n’a guère vu une plus grande opiniâtreté que celle de sa garnison et de ses habitants.»

  • Capitulación a Berwick

    Don Jacobo Fitz-James, Duque de Fitz-James, Duque de Berwick, de Llíria y de Xérica, Par i Mariscal de Francia, Grande de España, Caballero de las órdenes de la Jarretiera y del Toisón de Oro, Gobernador y Teniente General de la provincia del Alto y Bajo Limosín, Plenipotenciario y Generalísimo del Ejército de las Dos Coronas en Cataluña.

    Aunque han llegado muy tarde los de Barcelona a pedir la clemencia del rey, todavía el excelentísimo señor mariscal duque de Berwick tiene tanta benignidad que no quiere usar del rigor de la guerra, y con este motivo de conservar y no destruir los vasallos de S.M. se ha servido conceder por gracia la vida a todos los naturales, habitantes, moradores y demás personas que de presente se hallan en Barcelona.

    Concede que no se saqueará la ciudad y que cada uno podrá vivir en su casa como antes, sin que por lo pasado se le haga ningún proceso de lo que ha hecho contra el rey, quedando cada uno en posesión de todos los bienes que gozaba.

    En cuanto a las tropas regladas que hay dentro de la plaza, serán [ ] a discreción, conforme a las costumbres de la guerra en semejantes casos, pero se les concede la vida, sus equipajes y, por gracia particular, libertad en la forma que se ha ofrecido.

    Todas las tropas y gentes de armas se retirarán mañana, día 13, al amanecer, dentro de la Rambla, y luego que lo hayan hecho enviarán al marqués Guerchy para que envíe guardias a todas las puertas de la Rambla, para impedir que ningún soldado del ejército pueda entrar, y para que también se envíen guardias a iglesias y conventos.

    Hoy a las 6 de la tarde se entregará Montjuïc, donde las tropas que entrarán pondrán guardias en los parajes que se pidiere por conservar a los dueños la ropa y demás cosas que puede haber allí en Montjuïc.

    Luego al instante se entregará el muelle.

    Todas las armas de los soldados arreglados y demás tropas que están en la ciudad se pondrán en el Palacio y se quedará un oficial, el que irá de parte del general Guerchy a encargarse de ellas.

    Darán el estado de todos los almacenes y de los caballos y de los soldados de a caballo.

    Enviarán orden al Comandante de Cardona para que entregue su castillo.

    Campo delante de Barcelona, a 12 de septiembre de 1714.

  • Entrada del Duque de Berwick, Te Deum en la catedral, grandes destrozos en la ciudad, los Migueletes entran en el ejército borbón, quema de banderas

    A Barcelone le 21. Septembre.

    M. le Maréchal de Berwick a fait le 18. de ce mois son entrée en cette Ville pour aller à la Cathedrale faire chanter le Te Deum. Il partit du Camp suivi de plus de 100. Officiers du premier ordre, tous bien montez, & les Chevaux couverts de houffes tres propres. J’avois l’honneur d’estre de nombre. Lorsque nous fumes au tiers du chemin, il s’arrêta un quart d’heure, après il s’avança à une demie portée de Canon de la Ville, où il attendit encore un quart d’heure. Le Corps de Ville vint au-devant de luy. Il y avoit dix hommes à pied vêtus de Robes rouges & un galon deflus. Ils estoient suivis d’un pareil nombre vestus de même qui estoient à cheval. Il y en avoit de montez sur des mules avec des Timbales; après quoy marchoient à cheval six hommes avec des Robes bleues & violettes, tenant des manieres de masses à la main, & ils étoient suivis de cinq Consuls bien montez, donc les chevaux estoient magnifiquement harnachez, avec beaucoup de rubans à leur teste. Ils avoient une maniere d’écharpe de satin rouge à fleurs d’or large de neuf à dix pouces qui leur prenoit sur l’épaule & descendoit jusqu’à leur épée. M. le Maréchal s’arresta; le premier Consul luy fit une petite Harangue en Espagnol. Je ne pus pas bien l’entendre. M. le Maréchal luy repondit fort honnestement, & leur dit en general qu’il falloit oublier le passé, qu’ils n’avoient qu’à donner au Roy des marques de leur fidelité, & qu’il feroit toux ce qu’il pourroit auprés de S. M. C. pour l’engager à les traiter favorablement. Apres quoy les Gardes de M. le Maréchal mirent l’épée à la main, & passerent les premiers. Tout le cortege fit demy tour à droite, & marcha du costé de la Ville dans le même ordre qu’il estoit venu. Le premier Consul marcha à la gauche du Milord. En approchant, le Montjoüy salua de tout son Canon, & en entrant dans la Ville toute l’artillerie de la Place tira. Il y avoit sur la porte trois tapis avec le Portrait du Roy d’Espagne. Nous marchâmes dans cet ordre jusqu’à la Citadelle. Les ruës estoient bordées de Soldats qui presentoient les armes, & avoient leurs bayonnettes au bout du fusil, il n’y avoit que les Gardes Valones qui eussent le fusil sur l’épaule. Il y avoit dans les rues qui traversaient celles par lesquelles nous passions, des Cavaliers qui avoient le sabre haut. Le Portrait du Roy edtoit aussi au dessus de la grande porte de l’Eglise. Le Chef du Clergé suivi de ses Chanoines se trouva sur la porte & fit son compliment à M. le Maréchal. Se l’accompagna dans le Chœur où on luy avoit preparé un Prié-Dieu. L’Eglise estoit fort illuminée. On chanta le Te Deum en Musique, pendant lequel tems la Place fit 3. décharges de Canon. Les enfans & le petit peuple crioient Viva & jettoient leurs chapeaux en l’air. Le Te Deum fini on repassa par les mêmes ruës & avec le même ordre jusqu’à la porte. En sortant, la Place & le Montjoüy saluerent encore de toute leur artillerie. Voilà toute la Ceremonie.

    Je remarquay qu’il y avoit neuf Bombes qui estoient tombées dans cette Eglise. Il y a des ruës où l’on ne peut passer à cause des débris des maisons. Il y en a peu qui ne soient endommagées ou des Bombes ou des Boulets à ricochet que nous avons tirez.

    Lorsque M. de Broglio est parti il y avoit auprás de M. le Maréchal des Deputez de l’Isle de Maillorque pour traiter avec luy.

    On parle diversement du Marquis de Villaroel qui commandoit dans Barcelone, & qui a eu le genoüil cassé au dernier assaut; les uns disent qu’il s’est sauvé à Maillorque, & les autres qu’il s’est remis à la clemence du Roy, alleguant qu’il n’a pas tenu à ses representations que les Rebelles ne se soient plutost soumis. Ce dernier sentiment paroist le plus vray.

    J’ay vû d’ailleurs des Lettres qui mandent qu’il ne faut pas croire un mot du grand nombre de gens que nous avons perdu. Il y en a six fois moins.

    On ajoute qu’on va faire le procès aux plus coupables des Rebelles, que les Miquelets prendront parti dans les Troupes d’Espagne, & qu’on oblige la Ville de bastir une Citadelle à ses dépens.

    On dit que M. le Maréchal de Berwick avoit envoyé les Drapeaux de Barcelone à Madrid, & que le Roy d’Espagne les luy a renvoyé par le même Courrier avec ordre de les faire brûler au milieu de la Ville par la main du Bourreau.

    Une Lettre du trois de ce mois porte que M. le Maréchal a fait embarquer le même jour vingt deux des principaux Chefs des Rebelles, pour les faire passer au Château d’Alicant, où ils seront bien gardez. On dit que Villaroel, Pinos, & Basset sont du nombre des prisonniers. Il y en a un grand nombre d’autres qu’on envoye à Peniscola.